Jacques BEAULOT (ou BEAULIEU) Frère Jacques

Célèbre lithotomiste, né à l’Etandonne, hameau de Beaufort, dans le bailliage de Lons-le-Saunier, en 1651. Ses parents étaient de pauvres cultivateurs qui ne purent lui faire donner pour toute instruction que les premiers éléments de la lecture et de l’écriture. A 6 ans, Beaulieu prit la résolution de quitter la maison paternelle et de voyager ; un instinct secret le poussait à chercher les moyens de s’instruire : une maladie en fit naître l’occasion. Apporté un jour par ses parents à l’hôpital de Lons-le-Saunier, Beaulieu y puisa le goût des opérations chirurgicales ; et, lorsqu’il fut convalescent, il montra le plus grand empressement autour des malades.

Pour être mieux en état de les servir, il demanda qu’on lui fit apprendre la saignée, mais on refusa et offensé de ce refus, le jeune homme sortit de l’hôpital. Au lieu de retourner chez son père dont la profession de cultivateur lui inspirait une véritable répulsion, il s’engagea dans un régiment de cavalerie où il fit la connaissance d’un chirurgien empirique du nom de Pauloni. Libéré du service militaire, il passa cinq ou six années à parcourir avec ce chirurgien les diverses provinces de la France, et lorsqu’il connut à fond la méthode du maître, il résolut de le quitter.

Laissant Pauloni gagner Venise, il se rendit en Provence : ses moeurs simples et pures, sa piété, sa modestie, son admirable désintéressement lui concilièrent bientôt toutes les sympathies. Il devint le Saint-Vincent de Paul des Malheureux qu’il traitait toujours gratuitement et aidait souvent de sa bourse. Ce fut durant son séjour en Provence qu’il prit le nom de frère Jacques et changea de costume : un manteau ressemblant beaucoup à celui des Carmes, une robe qui descendait jusqu’au milieu de la jambe, des bas en toile blanche, des souliers lacés avec des courroies, tel fut l’accoutrement qu’il adopta et ne quitta plus.