Henri MOUHOT Explorateur, découvreur d’Angkor Vat
Alexandre Henri Mouhot est né le 15 mai 1826 à Montbéliard. Il est issu d’une famille modeste.
Lors de ses études faites au collège de la ville, il se montre doué pour les langues, les sciences naturelles et le dessin.
Un voyageur précoce
Dès l’âge de 18 ans, il part pour Saint-Petersbourg, où il enseigne le français à l’académie militaire pendant près de 10 ans.
Il voyagera beaucoup pendant ces années, sillonnant toute la Russie.
A 30 ans, il s’établit dans l’ile de Jersey, où il épouse Anne Park (qui n’est autre que la fille de Mungo Park, le plus célèbre explorateur britannique de l’époque).
Entre 1858 et 1861, il réalise trois expéditions au Siam, au Cambodge et au Laos. Notez qu’il part seul, sans autre aide que le "soutien moral" de la Société Royale de Géographie de Londres.
Il voyage souvent à dos d’éléphants ou au sein de longues caravanes de bœufs. Il rencontre des tribus inconnues, chemine dans la « Forêt du Roi du Feu » infestée de dangers. Il rapportera des notes précieuses sur la faune, la flore, les coutumes, les cérémonies, les spectacles, les marchés...
Henri Mouhot fit des gens du pays une description souvent reproduite depuis : « Les Laotiens sont paisibles, soumis, patients, sobres, confiants, crédules, superstitieux, fidèles, simples et naïfs... Les femmes sont généralement mieux qu’au Siam. Elles portent une seule courte jupe de coton et parfois un morceau d’étoffe de soie sur la poitrine... Leur musique est très douce, harmonieuse et sentimentale ; il ne faut que trois personnes pour former un concert mélodieux. L’un joue un orgue en bambou, l’autre chante des romances avec l’accent d’un homme inspiré et le troisième frappe en cadence des lames d’un bois sonore dont les cliquetis font bon effet... ». |
Il fut également le premier français à visiter Luang Prabang, dont le roi lui donna droit de vie et de mort sur tous ses sujets.
La découverte d’Angkor Vat
Ayant entendu parler de ruines dans la forêt dans le royaume khmer, Henri Mouhot organise plusieurs expéditions et découvre, pendant l’hiver 1859-1860, le site d’Ankor, vieux d’un millénaire.
Extrait des carnets de notes d’Henri Mouhot : « Au-delà d’un large espace s’étend une immense colonnade surmontée d’un faîte voûté et couronné de cinq tours. La plus grande surmonte l’entrée, les quatre autres les angles de l’édifice ; mais toutes sont percées, à leur base, en manière d’arcs de triomphaux. Sur la verdure intense des forêts de l’arrière-plan de cette solitude, ces grandes lignes d’une architecture à la fois élégante et majestueuse me semblent dessiner les contours gigantesques du tombeau de toute une race morte ! » |
Il fait de nombreux dessins des temples et de leurs sculptures. L’Europe découvrira Ankor grâce à ses carnets de dessins et à la publication de ses récits.
Cette découverte aura un effet important sur l’imagination populaire, de même que sur le gouvernement qui décidera de sauvegarder de ces ruines grandioses.
Des travaux de restauration ont commencé dès 1890, et ce sont aujourd’hui plusieurs nations, dont la France, qui collaborent à cet immense chantier.
Le temple d’Angkor Vat est inscrit au patrimoine mondial de l’UNSECO.
Henri Mouhot repose près de Luang Prabang
Lorsqu’il revient au Laos, Henri Mouhot est complètement épuisé et porteur d’une fièvre. Celle-ci l’emporte le 10 novembre 1861, il n’a alors que 35 ans.
Il fut inhumé par ses compagnons indigènes dans le village de Ban Phanom (Peunom, à une dizaine de kilomètres de Luang Prabang).
Doudart de Lagrée y éleva un monument en 1867, détruit par un débordement de la rivière Nam Khan. Pavie le fit reconstruire en 1887 : "Je m’entendis avec les chefs du village pour la construction d’un monument durable, et d’une maisonnette pouvant abriter le temps d’un repas, les visiteurs dont le but serait de venir saluer à sa dernière demeure, le bon voyageur qui, au Laos, fit le premier aimer le nom français." Le monument fut restauré par l’EFEO en 1951 et par la ville de Montbéliard en 1990. |
Un timbre à son effigie
Les 5 et 6 novembre 2011 a eu lieu le 1er jour d’émission d’un timbre à l’effigie d’Henri Mouhot.
L’association philatélique Georges Cuvier, à l’origine de la démarche, voit son souhait se réaliser après plusieurs années d’échanges avec Philaposte pour présenter une vente du timbre en exclusivité, cacheté « premier jour », à l’occasion du 150ème anniversaire de la mort d’Henri Mouhot.