![]()
Accueil
>
Héritages
>
Savoir faire
> L’aventure Japy
L’aventure Japysamedi 10 juillet 2010, par Frédéric Japy a fondé son premier atelier à Beaucourt en 1777. Ce sera la naissance de l’un des empires industriels français les plus puissants du XIXe siècle.
|
Procurer un logement sain et commode à l’ouvrier est une nécessité morale et physique : il faut qu’en rentrant chez lui il s’y plaise et qu’il n’arrive pas dans un bouge infecte et puant qui lui fasse préférer le cabaret et abandonner sa famille. Il faut qu’il ait une attraction pour son habitation qu’il rejoigne bien vite au sortir de son labeur et où il puisse s’occuper de son jardin pendant ses heures d’oisiveté. Il faut surtout qu’il puisse attacher sa famille au toit paternel et qu’il empêche ses enfants de l’abandonner … Il faut en outre qu’il puisse considérer son habitation dès le jour où il rentre comme sa propriété et que tous ses efforts tendent à l’entretenir, l’améliorer au besoin, tout en soldant régulièrement ses paiements mensuels.
Japy Frères et Cie. |
La petite entreprise d’horlogerie fondée par Frédéric Japy va devenir en un demi-siècle une puissante entreprise. Elle enrichit constamment sa gamme de produits et son parc de machines-outils, dépose de nouveaux brevets, standardise ses modes de production...
Après la pendulerie (1777), la nouvelle fabrique (1806) et la fonderie (1800-1806) à Beaucourt, 7 nouvelles usines Japy voient le jour, toutes dans le Pays de Montbéliard :
Au milieu du XIXe siècle, l’empire Japy est la 3e concentration industrielle française.
Le déclin de l’entreprise va commencer à se dessiner vers la fin du XIXe siècle. Financé uniquement par les capitaux familiaux, le développement industriel est affaibli face à la concurrence d’entreprises dont le capital est en actions et qui ont la capacité d’investir constamment et massivement.
Au début du XXe siècle, des conflits d’intérêts entre la famille Japy et les associés aboutissent en 1955 à l’éclatement de l’entreprise en 4 sociétés autonomes.
La trop grande diversification des produits, ainsi qu’une concurrence française et internationale de plus en plus importante et bon marché auront raison de l’empire Japy.
L’aventure se termine en 1979 avec la mise en liquidation de la dernière société Japy.
En marge de ces productions industrielles, on peut également citer des innovations plus maginales mais remarquables pour l’époque : peignes à tisser, appareil photo, machines à laver, caisses enregistreuses...
Cette machine est destinés à couper les feuilles de laiton laminées par bandes parallèles, d’une largeur quelconque.
On en tire les platines, les balanciers et les roues de montres. Elle est formée d’une fraise mince, montée sur un axe tournant. Entre deux poutres, comme sur un tour, on coupe successivement la feuille de laiton posée et maintenue à plat sur une tablette mobile par des galets. Puis un poids tire constamment contre la fraise qui reçoit d’une grande roue un mouvement de rotation rapide. Pas de variation, la machine donne toujours une bride droite de la largeur fixée nécessaire à l’emploi des autres machines ou de toute autre qui serait mise en usage. Il n’y a aucune perte pour fausse coupe. Grâce à cette machine, on fait sept fois plus d’ouvrage que par les procédés anciens. C’est l’une des premières mises au point par Frédéric Japy. Le brevet d’invention lui sera remis par le Directoire exécutif le 27 Ventôse An 7 de la République (1799). |
Il faut se rendre à Beaucourt pour évaluer l’impact de l’aventure Japy. Imaginez : en 1777, lorsque Frédéric Japy ouvre son premier atelier, Beaucourt ne compte que 250 habitants ; un siècle plus tard, Beaucourt est devenu une ville et sa population se monte à 4000 personnes (les entreprises Japy comptant jusqu’à 5500 employés).
Beaucourt a conservé les traces de l’empire Japy :
Un musée, situé dans les locaux-même de la pendulerie, vous présente la dynastie Japy, les ingénieuses machines-outils utilisées par Frédéric Japy, ainsi que la vie des ouvriers organisée autour et dans les usines.
Inauguré en 1986, il est à la fois étonnamment petit en comparaison de l’épopée qu’il retrace et malgré tout très riche des 1001 productions sorties de ses usines pendant les 2 siècles d’existence de l’entreprise.