M

, par  Murie, Thier

 MAI : (n. m.) Arbre de mai. "Au pays de Montbéliard, branches d’arbres symboliques placées devant les maisons des jeunes filles à marier, le 1er mai, et choisies parmi les essences diverses : aux plus honorées l’épine blanche, le hêtre ; aux orgueilleuses qui marchent en se dandinat et en se pavanant le tremble qui agite le moindre souffle ; aux jeunesses trop apprivoisées, le cerisier, arbre d’un abord facile ; aux faibles et sans volonté le coudrier ; en signe de dérision un fagot lié au bout d’une perche à celle dont personne ne daignait s’occuper".
Un dicton résume, en quelque sorte cette tradition : "Sapin, putain, charmille, gentille, bois fourchu, on est monté dessus", quoique les symboles soient bien différents !

 MAILLE : (n. f.) Houe. Du latin malleus.

 MAILLER :
1. v. tr. : Tordre des brins d’osier.
2. v. pr. : Se dépêcher. "Maille toi".

 MANDRIN : (n. m.) Plaisantin, facétieux. "Les oisifs, malins et autres mandrins se plaisaient à faire faire des courses inutiles aux enfants le 1er avril".

 MANGEOTTE : (n. f.) Petit sac de toile suspendu aux poutres du plafond de la cuisine. On y rangeait pois ou haricots secs, à l’abri des rongeurs.

 MANNEQUIN : (n. m.) Sorte de corbeille utilisée pour le linge, le ramassage des fruits.

 MAQUEVIN : (n. m.) Vin doux du Jura, fait à partir d’un mélange de vin cuit et d’eau-de- vie. De l’ancien français maquer, signifiant "écraser" et vin.

 MARGOUILLIS : (n. m.) Flaque boueuse. Devant un chemin boueux et marécageux, on entend souvent "c’est un vrai margouillis". Variante : margouillet (Montbéliard).

 MARIER : (v. tr.) Epouser. "Il a marié la Rose". Construction habituelle en Franche-Comté.

 MAUX (AVOIR DES) : Avoir du mal à faire quelque chose. "Il avait assez de maux de tenir les sacs".

 MEILLEUR TEMPS (AVOIR) : (Très très courant) avoir intérêt de faire une chose plutôt qu’une autre, aller plus vite, "Elle a meilleur temps de faire une tarte", "Il a meilleur temps d’y aller en voiture". On utilise également l’expression "avoir aussi bon temps".

 MELILOT : (n. m.) Récolte des abeilles sur les regains.

 MENER : (v. tr.) Apporter. "Dans le temps, on menait le lait à Besançon".

 MENTERIE : (n. m.) Mensonge, "C’est pas beau de faire des menteries à ton âge".

 MET : (n. f.) Maie, pétrin à l’origine, puis coffre servant à ranger le pain. Voir le dicton : "Hâle de mars, pluie d’avril, rosée de mai amènent la pâte à met".

 METON (ou metton) : lait caillé écrémé que l’on chauffe, que l’on cuit, puis qu’on égoutte et qu’on presse avant de placer dans une terrine où on le laisse fermenter quelques jours.
Quand le metton prend une couleur jaune doré, il est prêt pour la fabrication de la cancoillotte. On le fait alors fondre à feu doux avec un peu d’eau, du beurre et du sel en le remuant régulièrement. Une fois retiré du feu, on y ajoute un morceau de beurre, ce qui lui donne un aspect doré et ridé.
Voir cette chanson franc-comtoise : "Pour que l’metton soit bien pourri / Sous l’édredon au pied de votre lit / Près de la bouillotte / Vous l’installez là quelque temps / Fondez et vous avez / D’la cancoillotte"

 METTRE CUIRE : (loc.) Quantité de légumes ou de viande préparée pour le repas. "La table servie d’un mettre cuire de légumes et de lard fumant".

 MEUCHE : (adj.) Humide, mou, tiède. "Le regain est tout meuche, il faut le faire sécher".

 MICHOTTE : (n. f.) Petite miche de pain.

 MINON : (n. m.) Poussière. "Va donc nettoyer ta chambre, c’est plein de minons sous ton lit".

 MOITIÉ (A) : (loc.) Mode d’exploitation des récoltes. "Vuillafans est le pays des cerises. Les riches propriétaires ont l’habitude de les faire cueillir à moitié par leurs vignerons, c’est-à-dire que ceux-ci, ont, soit en argent, soit en nature, la moitié de la récolte pour leur peine". A rapprocher de l’expression : "On élevait une moitié de cochon".

 MONTAGNON : (n. m.) Habitant de la montagne, dans le Jura. "Il a une bonne tête de montagnon".

 MONTEE : (n. f.) Escalier. Voir le pléonasme : "La montée d’escalier".

 MONTER (SE) : (v. pr.) S’équiper. "Elle met de l’argent de côté pour se monter en cuisine".

 MONTRE : (n. f.) Devanture d’un magasin, vitrine. "Un mannequin comme on en voit à la montre des marchands d’habits".

 MONTRER : (v. tr.) Enseigner, instruire. "Certains enfants sont plus avancés, ils sont mieux montrés".

 MOUCHE : (n. f.) Abeille. Variante : "Mouche à miel".

 MOUCHOT : (n. m.) Morceaux de bois à demi carbonisés que le feu a trop épargnés.

 MOUILLER : (v. intr.) Se mouiller, être mouillé. "Pour prévoir le temps à venir, on prenait un gros oignon que l’on décortiquait et l’on mettait un grain de sel dans douze parcelles de cet oignon qui représentaient les douze mois : les parcelles qui mouillaient, c’est-à-dire où le sel fondait étaient les mois les plus pluvieux".

 MOUILLOTTE : (n. f.) Boisson à base de vin sucré avec du pain. "Avec du vin blanc et de la cannelle, la mouillotte est servie aux jeunes mariés".

 MOUSSER : (v. tr.) Boucher avec de la mousse.

 MURGER : (n. m.) Muret de pierres sèches dans les champs, d’où amas de pierres, ruines. "La maison était vieille, croulant de toutes parts et ne devait bientôt être qu’un murger". Du latin murus.

 MURIE : (n. f.) Bête crevée, sale bête.
Est aussi utilisé de façon plus péjorative, comme une injure, "Elle avait caché les choux dans le bocal la murie".

 MUIRE : (n. f.) Saumure. "Elle avait tant salé le potage qu’on se serait cru boire de la muire".

 MUSSER (SE) : (v. pron.) Se recroqueviller, se faire tout petit. "Une sensation d’écrasement qui lui faisait se musser dans le coin le plus reculé de sa cage".