Le Corps Franc de Bavans

, par  Marc

Après ma visite chez M. Daniel KIEFFER (dit "le grand Kiff", le plus jeune résistant à l’époque : il avait 17 ans en 1944), un des deux derniers maquisards du Corps Franc de Bavans encore en vie avec André BOURZEIX (dit "le Bouzou"), j’ai pu vous raconter l’histoire du drapeau, très spécial, de ce groupe. Ce jour là, monsieur Kieffer se disait très ému (ça se voyait) par le fait que "leur histoire" puisse intéresser des jeunes gens. Pourquoi "votre" histoire ? Ne serait-elle pas la nôtre ? Devant ces hommes qui ont risqué leur vie pour qu’aujourd’hui nous fassions partie des hommes libres, je n’étais pas moins ému (merci ! J’ai pu, presque, le cacher).

Ce jour là, monsieur Kieffer m’a confié son album souvenir sur une exposition qui avait eu lieu à Bavans les 15 et 16 novembre 1980 (Bavans avait été libéré le 17 novembre 1944 à 11h). Avec son album, il me remettait aussi toute une série de découpages sur les journaux locaux, L’Est Républicain et Le Pays, relatant d’autres actions de leur groupe.

De plus, en mai 1991, l’équipe des anciens combattants du Corps Franc a réalisé une brochure sur l’histoire de la Résistance Bavanaise (qu’il m’a confiée également). Cette brochure de 80 pages a été faite pour la mémoire : "si nous avons tenu à réaliser ce document, c’est que, peu à peu, les souvenirs s’effacent, les acteurs disparaissent... Mais la vérité doit être conservée". C’est aussi pour cela, pour que la mémoire subsiste et que beaucoup d’entre nous, par l’intermédiaire des moyens actuels, se rappellent que des hommes, jeunes ou moins jeunes, ont risqué leur vie pour que vive la France que je vais essayer de vous résumer tout ce qu’il m’a confié .

En le remerciant pour sa confiance, je vais pouvoir vous résumer l’histoire du CORPS FRANC de Bavans, grâce à cet album, cette brochure et quelques autres :
 un résumé de A. Ponsot, ex-commandant du groupe Mont Bart et du 5ème Bataillon au Maquis du Lomont ;
 Au Maquis d’Ecot, dont les Anciens du Corps Franc de Bavans ont largement contribué à la mise en œuvre ;
 Et Pourtant.. Il l’a fait !, le livre sur Jean Erard de Serge Tarby ;
 Aux Frontières de la Suisse, où là aussi ces messieurs ont apporté leur savoir.


La SRD / 2 (Sous Région des maquisards D/2) était composée des département du Doubs, de Haute Saône, du Territoire de Belfort et de la partie du Jura au nord de la ligne de démarcation, sauf l’arrondissement de Dole.

Chef de corps : Colonel Jean MAURIN (alias Devaux) de début 1943 jusqu’à son arrestation le 15 août 1944 à Vieilley.

Le Corps Franc de Bavans était une des équipes dans l’organisation du Maquis d’Ecot.

 Emile JOLY (alias Valentin), né le 11.05.1910 à Mont-de-Laval (Doubs) – Lieutenant au 3e Régiment de Hussards à Montauban – Commandant du Maquis d’Ecot, résidait à Etouvans, village natal de sa femme. Grièvement blessé le 8 juillet 1944, il a préféré se donner la mort que de tomber vivant aux mains des Allemands.
 Gustave HUGUENIN (alias Hubert), né le 15.10.1908 à Etouvans (Doubs) – Adjoint du Cdt Joly – blessé le 8 juillet 1944.
 Edouard MONTAVON né le 7.08.1888 à Vandoncourt (Doubs) - Chef du Corps Franc de Vandoncourt – Abattu par les Allemands le 19.08.1944 à Vandoncourt.
 Henri SCHWALM (alias Lenry), né le 7.04.1912 à Bart (Doubs) – Chef de Groupe Franc.
 Robert BRAND (alias Robert), né le 28.09.1910 à Montbéliard (Doubs) - Chef du Corps Franc de Bavans.
 Alfred GAULT (alias La Pipe), né le 18.01.1898 à Lusignan (Vienne) – Résidait à Sainte-Suzanne – Chef du Groupe Franc – Fait prisonnier le 8 juillet 1944, sera déporté en Allemagne.
 Georges LACLEF, né le 30.11.1913 à Etouvans (Doubs) – Chef du Groupe Franc d’Etouvans - Fait prisonnier le 8 juillet 1944, mourra en déportation.
 Robert CUENOT, né le 14.03.1923 à Sainte-Suzanne – Chef du Groupe Franc de Montbéliard - Fait prisonnier le 5 juillet 1944 à Villars-sous-Ecot, sera fusillé au fort Hatry à Belfort.
 Michel BANET, né le 28.11.1912 à Champagnole (Jura) - Résidait à Montbéliard – Remplacera Robert Cuenot après son arrestation.

Dans cette liste de responsables, je tiens à vous citer, « la responsable du service de santé des maquisards » : Mademoiselle Marie ROUDILLON, en religion Sœur Marie. Infirmière et sœur protestante, n’a pas hésité à quitter son emploi pour répondre à l’appel du Cdt Joly.
Par son dévouement à la cause de la Résistance, elle rendu les plus grands services, particulièrement au cours de l’attaque du Maquis d’Ecot le 8 juillet 1944, pendant laquelle elle n’a pas hésité à soigner les blessés sous le feu de l’ennemi. Le 21 août, elle a rejoint le Maquis du Lomont où elle a continué à accomplir sa mission d’une façon exemplaire (texte de la proposition de citation à l’ordre de l’armée) .

L’ATTAQUE DU MAQUIS D’ECOT, le 8 juillet 1944

L’effectif allemand était de 1000 hommes environ. Ses pertes furent de 87 morts ou blessés

Celui de nos troupes était de 80 hommes ; le groupe Montavon était parti la veille au soir en mission. Etouvant avait perdu à lui seul : 6 tués, 2 blessés et 9 prisonniers.