Le Général MORAND

, par  Thierry Choffat

Charles Antoine Louis Alexis Morand, né le 4 juin 1771 à Pontarlier, est le
fils d’un avocat au parlement, François-Alexis, et de Jeanne-Claude Roussel.

A l’origine destiné à la profession d’avocat, il obtient une licence en
droit en 1791. Mais, dès l’année suivante, il préfère s’engager comme
volontaire national au 7ème bataillon du Doubs. Il en est très rapidement élu capitaine. Affecté à l’Armée du Rhin, il brûle les étapes, étant nommé lieutenant-colonel dès septembre 1792. Morand suit Bonaparte en Italie puis en Egypte. Nommé chef de brigade sur le champ de bataille des Pyramides, adjudant général chef de brigade, il est nommé gouverneur de la province de Girgeh puis général de brigade le 6 septembre 1800.

Revenu en France en 1801, il commande le département du Morbihan en 1802 avant de combattre sur tous les champs de bataille européens : Austerlitz, où il est blessé ce qui lui vaut le grade de général de division le 24 décembre 1805, Iéna, Eylau (encore blessé), Czanowo, Golymin, Friedland, Auerstaedt, Eckmühl, Wagram (de nouveau blessé), La Moskova…

Le 10 janvier 1808, notre vaillant Comtois épouse une Polonaise, Emilie
Parys. Six mois plus tard, le 22 juin 1808, Napoléon lui décerne le titre
de comte de l’Empire.

Servant le plus souvent dans le corps du maréchal Davout dont il commande la 1ère division, il combat héroïquement à Smolensk et à la Moskova où il reçoit une nouvelle blessure. Après la retraite de Russie, il est en Saxe et se distingue de nouveau à Lutzen, Bautzen, Dennewitz, Hanau… Morand commande en chef le 4ème corps à partir du 16 novembre 1813 et dirige la défense de Mayence de décembre 1813 à avril 1814.

Le retour de l’Ile d’Elbe et les Cent Jours lui permettent de devenir aide
de camp de Napoléon à partir du 23 mars 1815, colonel des chasseurs à pied de la garde impériale le 13 avril puis pair de France le 2 juin 1815.

Le pontissalien s’illustre tout particulièrement le 18 juin 1815 à
Waterloo, notamment en reprenant Plancenoit.

Au retour des Bourbons, Morand est mis en non-activité, radié de la chambre des Pairs et condamné à mort par contumace en août 1816. Il s’exile alors en Pologne, patrie de son épouse. Il y restera jusqu’en 1819, année où il voit son jugement cassé.

Officiellement réhabilité, il continue néanmoins à être rayé des cadres. La
Révolution de 1830 le tire de sa retraite passée au château de Montbenoît.
Réintégré dans son grade de général de division, il est nommé commandant de la 6ème division militaire, celle de Besançon, en août 1830.

Rappelé à la chambre des Pairs en 1832, il est également conseiller général et président du conseil général du Doubs.

Le comte Morand meurt le 2 septembre 1835 à Paris. Inhumé à au Père
Lachaise, sa dépouille a été transférée en 1885 à Montbenoît mais son cœur repose toujours au Père Lachaise.