Maréchal Bon Adrien Jannot de MONCEY

, par  Thierry Choffat

Né le 31 juillet 1754 à Moncey et baptisé le lendemain dans la paroisse de Palise, Bon Adrien Jannot de Moncey appartient à la petite bourgeoisie, son père étant avocat au parlement de Besançon.

A 15 ans, après quelques études à Besançon, il fugue et s’engage comme volontaire au régiment de Champagne-Infanterie. Il a alors une vie plutôt mouvementée, allant d’unité en unité, revenant brièvement à la vie civile.
En 1773, il rachète son congé et poursuit des études en droit avant de se réengager.

Sous-lieutenant en 1779, lieutenant en second en 1782 puis lieutenant en premier en 1785, son cursus semble à son apogée.

Mais, la Révolution, qu’il accueille favorablement, lui ouvre de nouveaux horizons. Il est enfin nommé capitaine le 1^er avril 1791. Affecté à l’Armée des Pyrénées-Occidentales, il franchit allègrement tous les grades : chef de bataillon le 26 juin 1793, général de brigade le 18 février 1794, général de division le 9 juin suivant et commandant en chef le 17 août 1794. La paix revient sur le front espagnol. Moncey commande la 11ème division militaire siégeant à Bayonne. Soupçonné de royalisme, il est réformé le 26 octobre 1797 et doit quitter l’armée.

Arrivé au pouvoir, Bonaparte fait appel à ses services. Commandant de la 19ème division militaire basée à Lyon, il est chargé d’occuper la Suisse
durant la campagne d’Italie.

Le 3 décembre 1801, le Premier Consul le nomme inspecteur général de la gendarmerie. Le voici à la tête de l’ensemble de la maréchaussée, gendarmerie d’élite comprise.

En 1804, le Franc-Comtois accède à la postérité en étant élevé à la distinction de maréchal d’Empire. Grand Aigle de la Légion d’Honneur, il est à la tête du 3ème corps de l’armée d’Espagne et dirige le siège de Valence en 1808.

Duc de Conégliano le 25 juillet 1808, Moncey est nommé inspecteur des gardes nationales et président du collège électoral du département du Doubs.

Le 30 mars 1814, c’est lui qui assure héroïquement la défense de Paris face aux coalisés.

Néanmoins, Louis XVIII le nomme Pair de France.

En 1815, malgré les pressions gouvernementales, il refuse de juger le
maréchal Ney. Pour cela, il est destitué de tous ces titres par le roi et
condamné à 3 mois de prison. Eloigné du pouvoir, il ne réintégrera la
chambre des Pairs qu’en 1819.

Il commande une nouvelle fois un corps d’armée en Espagne en 1823.
Conseiller général du Doubs en 1831, il est nommé gouverneur des Invalides en 1833 et c’est à ce titre que Moncey a l’insigne honneur d’accueillir les cendres de Napoléon aux Invalides le 15 décembre 1840.

Il mourut peu après, le 20 avril 1842 à l’âge avancé de 88 ans. Sa tombe
est toujours près de son empereur, aux Invalides.