Bibliographie sur les parlers comtois
Dictionnaires
Dans cette liste non exhaustive figurent quelques dictionnaires permettant de compléter les informations contenues sur cancoillotte.net.
– Jean-Paul COLIN (sous la direction de), Trésor des parlers comtois , éditions Cêtre, Besançon, 2003
Il s’agit de la troisième édition, revue et complétée (plus de 2000 mots !) de ce dictionnaire qui allie souci de la simplicité et rigueur scientifique. Accessible à tous, cet ouvrage est le fruit de la collaboration entre un universitaire (Jean-Paul Colin a enseigné la linguistique à Tours, Paris et Besançon) et de " comtophiles " de terrain, Comtois de tous horizons qui ont apporté leur contribution à cet ouvrage collectif d’une grande qualité. Après un tri rigoureux éliminant les mots d’argot ou les expressions anciennes n’ayant rien de spécifiquement comtois, ce dictionnaire propose, pour chaque notice, le sens du mot, des citations pour le replacer dans son contexte, les variantes, l’étymologie et les sources. La première édition de cet ouvrage a reçu le Prix du Livre Comtois en 1993.
– Charles CONTEJEAN, Glossaire du patois de Montbéliard , nouvelle édition refondue par Michel THOM, avec des documents inédits de Charles DUVERNOY et Gaston POURCHOT, Société d’Emulation de Montbéliard, hors-série, 1982. Contact : Société d’Emulation de Montbéliard, Hôtel Beurnier-Rossel, 8 place Saint-Martin, BP 251, 25204 MONTBELIARD. Site internet : http://perso.wanadoo.fr/sem.montbeliard
Ce que ne dit pas le titre, c’est que cet ouvrage comprend également des proverbes, des dictons, des chants, des racontottes, le nom des villages et de leurs habitants - y compris sous forme de sobriquets - et même des fables en patois imitées de La Fontaine ! Un monument de la culture trissue, en somme... Actuellement épuisé, cet ouvrage passionnant fera peut-être l’objet d’une réédition si la demande existe... En ce sens, n’hésitez donc pas à contacter la Société d’Emulation du Pays de Montbéliard...
– Paul DELSALLE, Lexique pour l’étude de la Franche-Comté à l’époque des Habsbourg (1493-1674) , Presses universitaires de Franche-Comté, collection Didactiques, Besançon, 2004.
Les historiens, généalogistes ou simples curieux qui fréquentent les documents d’archives savent combien il est frustrant de tomber sur un mot dont le sens vous échappe. Familier des documents anciens, l’historien Paul Delsalle a relevé ces mots dans les documents originaux, et en explique le sens.
La période concernée étant celle de la domination des Habsbourg (1493-1674), cet ouvrage est pour l’auteur l’occasion d’une intéressante réflexion sur les langues utilisées par les Comtois à cette époque : si bien évidemment l’espagnol est exclu, les documents d’archives nous livrent un ancien français qui malgré son désir d’être officiel, se trouve émaillé de tournures empruntées à des langues étrangères ainsi qu’à un patois qui, s’il est rarement écrit, est alors probablement compris et parlé par tous.
– Colette DONDAINE, Trésor étymologique de la Franche-Comté , éditions de la Société de Linguistique Romane, Strasbourg, 2002. Contact : Société de Linguistique Romane, ATILF-CNRS, BP 30687, 54063 NANCY Cedex, tél. 03.83.96.87.07, mail : jean-paul.chauveau@atilf.fr
Colette Dondaine a consacré sa carrière universitaire à l’étude des parlers comtois. C’est donc le fruit d’une vie de labeur qui se trouve réuni dans cet ouvrage. Il faut reconnaître d’emblée que ce dictionnaire s’adresse à un public familier de ces publications que l’on appelle " savantes ". En effet, les notices consacrées aux mots des patois comtois sont garnies d’abréviations et de renvois qui peuvent parfois dérouter le lecteur. Mais passée cette première impression, ce dictionnaire est d’une richesse impressionnante, d’abord par le nombre de mots recensés, ensuite par l’érudition de son auteur qui, pour chaque notice, mentionne les multiples variantes locales, donne le ou les sens possibles, propose des étymologies, indique les références consultées... le tout en plus de 580 pages. A conseiller, donc, mais plutôt en complément d’un dictionnaire plus général, comme celui de Jean-Paul COLIN par exemple.
Il est à noter qu’en dépit de son label " CNRS ", la Société de Linguistique Romane est une association qui n’a bénéficié d’aucune subvention pour cette publication d’un intérêt pourtant exceptionnel, et n’a toujours pas couvert les frais de fabrication de ce volume. En vous le procurant, vous contribuez non seulement au rayonnement du patrimoine comtois, mais encore au soutien à la recherche scientifique française !
– René DROMARD, 3000 expressions du parler franc-comtois , éditions Caracter’s, Besançon, 1995.
René Dromard, qui joue Barbizier dans la Crèche Comtoise, rassemble dans ce petit dictionnaire sans prétention les mots qu’il utilise lui-même et, qu’au fil des jours, depuis son enfance, il a entendues " de la bouche des gens ". Certaines expressions retenues n’étant pas spécifiquement comtoises, c’est donc d’avantage un dictionnaire d’expressions anciennes de nos campagnes, qu’elles soient comtoises ou non, ce qui du reste n’enlève rien à son intérêt.
– M. et G. DUCHET-SUCHAUX, Dictionnaire du Français régional de Franche-Comté , éditions Bonneton, Paris, 1999.
Cet ouvrage d’environ 150 pages est présenté comme une enquête sur la langue orale franc-comtoise et s’appuie largement sur des exemples tirés de la littérature écrite, faisant resurgir les richesses de la vie profonde à travers des expressions "bien de chez nous". Une très bonne introduction pour qui veut s’initier à notre particularisme linguistique.
– Paul DURAFFOURG, Alice et Roland JANOD, Cathie LORGE, André VUILLERMOZ, Glossaire du parler haut-jurassien , Bellegarde, Impr. Sadag, 1986 - 240 pages : illustrations noir et blanc - Prix 18 euros - franco 21 euros
Jamais réalisé jusqu’à ce jour, cet ouvrage édité dans une présentation agréable et claire, de lecture facile et attrayante, illustré de dessins au trait, rassemble plus de 2 500 mots et locutions du langage du Haut-Jura.
Loin de se présenter comme une sèche nomenclature qui pourrait rebuter, ce glossaire vous livre de A à Z, sous la trame des définitions et des exemples illustrant l’emploi des mots, une moisson considérable de petits renseignements sur l’habitat, l’outillage, le costume, le mode de vie et les occupations du « montagnon » d’autrefois, de même que sur sa mentalité, ses croyances et ses traditions. Il s’agrémente en outre d’un choix d’anecdotes et de courts récits, de quelques dictons, proverbes ou expressions patoisantes dont on aura plaisir à goûter la saveur.
Feuilleter ce document, c’est puiser aux sources d’un patrimoine heureusement préservé, c’est retrouver la « mémoire fidèle et chaleureuse de notre bon vieux temps ».
Les vieux mots-souvenirs célébrant la terre, les travaux des champs, le troupeau, la fruitière mêlent leur rude langage au « patois urbain » pétillant, encore employé de nos jours, issu des ateliers des faubourgs de Saint-Claude ou de la vallée de la Bienne. Patrimoine local que l’on dit dépassé ? Rien n’est moins sûr si l’on juge de la fréquence et de la persistance d’emploi des expressions de régionalisme inconscient.
Oeuvre collective d’un petit groupe d’Amis du Vieux Saint-Claude, ce livre, qui ne se veut pas dictionnaire exhaustif du vieux langage, arrive à son heure et peut s’inscrire dans les réalisations entrant dans le cadre du Parc Naturel Régional. Il paraît sous couverture illustrée par Guy Bardonne.
Source : Les Amis du vieux Saint-Claude. Site internet : http://perso.wanadoo.fr/vieuxstclaude/index.htm
Ouvrages bilingues
La patois est, par définition, une langue parlée. Aussi les ouvrages rédigés en patois sont-ils rares, même si les plus anciens remontent au XVIIe siècle. Nous vous proposons ci-dessous, en ordre de difficulté croissante, une sélection de publications qui vous permettront de vous familiariser avec les parlers comtois.
- Revues
– La Racontotte, cahiers d’écologie rurale , contact, abonnements : M. Daniel LEROUX, 25510 MONT-DE-LAVAL, tél. 03 81 68 91 91.
Cette revue, dont le but est de maintenir vivantes nos traditions, propose régulièrement un récit en patois traduit en français. On retrouve également dans la " racontotte d’Honorin ", autre rubrique qui a fait la renommée de la revue, les mots et tournures qui font le charme de notre français régional.
– Barbizier, revue régionale d’ethnologie franc-comtoise , Bulletin de liaison de Folklore Comtois. Contact, abonnements : Folklore comtois, La Citadelle, 25000 BESANCON ; tous les numéros sont également disponibles au musée des Maisons Comtoises de Nancray. Site internet : http://www.maisons-comtoises.org
Consacrée à l’étude des traditions et de la vie d’autrefois en Franche-Comté, la revue Barbizier mentionne fréquemment les mots du parler comtois, en fonction des thèmes qu’elle aborde. A signaler le n°19, consacré essentiellement à la publication d’un dialogue en patois d’un couple de paysans de Landresse (Doubs), " La Félicie cause au Milo ". Une année de travail, de joies et de peines quotidiennes...
- Ouvrages
Charles BEAUQUIER, Blason populaire de Franche-Comté , Editions Jean-Pierre Gyss, Rosheim, 1985 (réédition de l’ouvrage publié à Paris en 1897).
Malgré un titre qui peut induire en erreur, cet ouvrage se propose de recenser les sobriquets, dictons et contes en patois relatifs aux villages du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône. Une mine.
Jean GARNERET et Charles CULOT, Chansons populaires comtoises , 3 tomes, éditions Folklore comtois, Besançon, 1972-1985.
- Un certain nombre des chants relevés sont en patois ; tous sont accompagnés de partitions. Avis aux musiciens !
– Jean GARNERET, La Crèche et le théâtre populaire , éditions Folklore comtois, Besançon, 1974.
La Crèche, c’est le peuple de Besançon qui vient rendre hommage à l’Enfant Jésus. Récit aussi vivant qu’émouvant, enjoué voire moqueur, il a pour figure de proue le célèbre Barbizier, vigneron du quartier Battant qui n’a pas la langue dans sa poche...
– Colette DONDAINE, Noëls au patois de Besançon , éditions Jacques et Demontrond, Besançon, 1997.
Colette Dondaine, la spécialiste des parlers comtois, propose ici la réédition de chants composés par un imprimeur bisontin du début du XVIIIe siècle, pour animer les soirées de l’Avent. Ancêtres de la Crèche, les noëls au patois de Besançon mettent eux aussi en scène les humbles, bergers et vignerons, qui se réjouissent de la naissance du Sauveur et lui présentent leurs doléances. L’humour malicieux de ces chants, pour être pleinement apprécié, nécessite une certaine connaissance des mœurs comtoises sous l’Ancien Régime.