Le hérisson en Franche-Comté.

, par  Domi

ll n’est nul besoin de présenter le hérisson, cette petite boule piquante !
C’est un animal qu’on rencontre très rarement le jour, sauf peut être lorsque l’imprudent est tombé dans une fosse...

Voulez-vous le connaître un peu mieux ?

Ce piquant animal se nourrit la nuit d’une nourriture très variée, cela va de divers insectes : vers de terre, limaces, petits escargots, œufs et même jusque dans la gamelle du chat !
En automne, son régime alimentaire s’enrichit de fruits trouvés au sol, mais il se révèle être un charognard à l’occasion. Il doit manger suffisamment afin de faire une réserve de graisse pour hiberner dans de bonnes conditions. En effet, il lui faut posséder un minimum de 450 gr de poids supplémentaire pour avoir une chance de survivre à l’hiver.

Le hérisson possède plusieurs "nids" dans son territoire et, dès que la température extérieure baisse en dessous de 15 degrés, il se met alors à en fabriquer un d’hiver qui lui permettra de traverser cette saison. Ce nid peut être fait d’un tas de feuilles aménagées sous une souche, ou au fond d’un jardin sous le tas de compost, etc... Nous pouvons l’aider en aménageant des endroits pour qu’il s’installe, une sorte de nichoir à hérisson.

En hiver, chaque semaine, il sort de son sommeil afin d’éliminer l’acidose en urinant, mais chaque réveil lui coûte une part de réserve de graisse. Une fois sa graisse épuisée il doit donc reprendre ses activités quelle que soit la météo, et s’il ne trouve rien à manger c’est la mort assurée pour notre ami.

La période de reproduction s’étend de mai à octobre, mais la majorité des naissances ont lieu en juin. Une portée compte 3 à 8 jeunes. Les jeunes nés tardivement ne passeront pas l’hiver. Près de 80 % des jeunes de l’année ne verrons pas le printemps suivant.

En Franche-Comté, sa présence est limitée par la rigueur du climat.
D’ une manière générale, le hérisson est présent jusqu’à 1000 m d’altitude. Plus haut, ses populations sont clairsemées ; on a observé des individus à 1200m en forêt du Risoux et même jusqu’à 1410m.
Le hérisson est un grand voyageur. Des études menées en Suisse ont montré que ceux qui vivent à plus de 1000 mètres sont souvent sédentaires.

Le hérisson a un très bon sens de l’orientation. Pour preuve, cette expérience menée en Suisse, à Yverdon : au mois d’août 1977, sept hérissons capturés furent équipés d’émetteurs radio et relâchés jusqu’à sept kilomètres de chez eux. Cinq d’entre eux retournèrent directement à leur domicile après quatre ou cinq nuits de voyage. Le sixième fut intercepté et le septième se posa dans le premier village rencontré.

Quels dangers peut craindre notre ami plein de piquants ?

On peut penser que les routes sont le principal danger du hérisson. Les réseaux routiers il est vrai prélèvent un lourd tribut. Selon deux savants, deux hérissons sur dix finiront leurs jours sur le macadam...
Mais d’autres dangers guettent le hérisson. C’est un animal qui grimpe facilement, même le long d’un mur, et sa technique de descente est particulière : il se met en boule et se laisse tomber ! Il peut ainsi dégringoler de haut sans se faire mal, mais l’inconvénient est qu’il avance droit devant lui sans chercher à contourner les obstacles. Il se précipite ainsi dans le vide et se retrouve dans des fosses, passages canadiens et autres cavités. Et remonter, malgré son talent de grimpeur, est une autre histoire, surtout quand les parois sont lisses.

Autres causes : les produits chimiques déversés dans les jardins pour tuer limaces, escargots, insectes, etc... Pourtant notre ami est très résistant : alors que 45 milligrammes de Cantharidine, poison violent, peut tuer un homme de 80 kg, il faut 25 fois cette dose pour tuer le hérisson !
Cet animal extraterrestre résiste de façon incompréhensible aux produits les plus divers : venin de vipère, toxine du tétanos (le hérisson est plus de 7 000 fois moins sensible que l’homme), gaz carbonique, opium, arsenic, cyanure, chloroforme... Certes, à la longue, ça le tue, mais à condition de doubler, voire de tripler les doses !
Un poison lui est toutefois fatal, c’est la strychnine destinée au renard.
Il n’a pas trouvé de parade non plus contre la métaldéhydes anti-limaces. Les produits chimiques sont donc la première cause de mortalité.

Le hérisson a également de nombreux ennemis naturels comme le blaireau ou le chien, pour ne citer qu’eux.

Comment adopter un hérisson dans votre jardin ?

Comme vous l’avez constaté en lisant ces quelques mots, c’est un précieux auxillaire de jardin recherché car il nous débarrasse de toutes les bestioles indésirables, nous faisant ainsi économiser du temps et de l’argent.

Quelques règles sont cependant à respecter si vous voulez qu’il vous adopte :
 1) N’utilisez aucun produits chimiques.
 2) Laissez- lui des "caches " que vous pouvez aménager : un tas de feuilles, de bois, un amas de gazon compost, avec la condition de ne pas y toucher.
 3) Laissez des trous d’au moins 7cm à 10cm au pied de votre clôture afin qu’il passe chez le voisin, il a besoin d’un certain espace pour se nourrir et vagabonder.
 4) Si vous avez bassins, piscines et trous de toutes sortes, aménagez- les en mettant une petite rampe de secours ou du grillage et bouchez toutes les conduites "cul-de-sac".

En général le hérisson aime les jardins avec des haies, ou les potagers. En été, lors de la sécheresse, donnez- lui de l’eau, car il meurt souvent de soif (surtout pas de lait : il sera malade), et un peu de nourriture car pendant la sécheresse il y a peu d’insectes...

Le savons-nous ?

Combien d’épines peut avoir un hérisson ?

A la naissance, bébé hérisson ne porte aucun piquant, mais quelques jours plus tard une centaine d’épines blanches lui couvrent le corps et quelques semaines plus tard ces piquants serons remplacés par des piquants bruns.
Une fois adulte il possédera entre 5000 à 7500 piquants.

Histoire piquante !

Elle est ultra résistante, rigide, pratiquement indéformable, creuse et hyper- légère , elle dure environ 18 mois et tombe pour être remplacée ! Qu’est que c’est ?
Vous l’avez deviné : il s’agit de l’épine du hérisson.
La base de celle-ci est arrondie, ce qui permet au hérisson lorsqu’il tombe d’amortir le choc et empêche les épines de s’enfoncer dans le corps ; en effet celles-ci se plient et servent de ressort !

Et encore pour en ajouter ….....

Le hérisson est couvert de puces et de tiques, il sait très bien nager, grimpe même quelque fois aux arbres ; il a un très bon odorat, une ouïe fine et peut entendre un ver de terre glisser sur les feuilles mortes. En revanche il a la vue très basse.

Autrefois les peaux de hérissons étaient utilisées comme cardes et on en fixait aux museaux des veaux pour les sevrer.


Voilà, vous en savez un peu plus sur ce petit ami plein de piquants qui sillonne nos campagnes et villes de Franche Comté.
Prenez le temps de l’observer et évitez- le sur la route car c’est un précieux animal pour nos jardins et notre quotidien.

Un grand merci à Mme Mireille pour ces photos et son jardin extraordinaire.