La forteresse de Château-Villain à Bourg-de-Sirod (39)

, par  Eustache

A dix minutes de Champagnole, la plus puissante des forteresses moyen-âgeuse se dressait encore, il n’y a pas si longtemps que celà...
Partons pour une balade nature et patrimoine, sur les traces de sa majesté passée...

[orange fonce]La porte de péage[/orange fonce]

C’est à Bourg de Sirod que commence la remontée dans le temps :
Il faut d’abord grimper le chemin un peu escarpé qui conduit à la porte d’octroi.

Nous sommes sur l’une des anciennes routes du sel : de Lons ou Salins, les convois en route pour la Suisse, s’acquitaient de la gabelle à la porte fortifiée de Richebourg.
On y payait aussi la protection du seigneur.

Richebourg était une ville fortifiée qui s’étendait au pied de la forteresse de Château-Villain. Elle était gardée par deux portes, dont il ne reste que celle-ci.

Au panneau d’information, il faut obliquer à gauche, sur un chemin (non balisé) au milieu de la pelouse sèche. Le sentier grimpe régulièrement en suivant la crête qui conduit à l’éperon barré.

L’éperon, à cet endroit, est colonisé par une harde de chamois pas farouches du tout. En respectant leur quiétude, vous pourrez les admirer de très près...

[orange fonce]La forteresse[/orange fonce]

Nous remontons le sentier sur une centaine de mètres jusqu’à remarquer,sur la gauche, un talus surélevé formant un petit plateau : c’était là que commençait le périmètre du château.
On peut encore y repérer une excavation encombrée d’arbustes et de ronces, et qui était l’un des puits de la forteresse.

Un peu plus loin, un joli pan de muraille : la première enceinte.

Il faut traverser un roncier (sur la gauche) pour retrouver les vestiges d’une tour carrée (portière).

De retour sur le sentier, après le mur d’enceinte, on se retrouve sur une nouvelle esplanade.
Il faut aussi se frayer un chemin dans les fourrés pour accéder à une deuxième construction : c’est une tour à pans arrondis, munie d’un œil de bœuf en "pierre jaune de Miège".

C’était la portière de la deuxième enceinte. La porte a été murée, mais une meurtrière y a été ménagée.

Très belle construction, qui représente sans nul doute l’image-type de Château-Villain.

Retour sur le sentier, et l’on continue la visite :

Voici l’envers de la tour arrondie et le rail vertical dans la muraille qui laisse deviner la glissière de la herse.

On continue notre progression sur une espèce de rampe pavée qui, à chaque enjambée présente un "nez de marche" plus marqué : cette rampe d’accès était règlée sur le pas des chevaux.

On débouche enfin sur une vaste esplanade : le cœur de la forteresse rasée.

Sur la droite, deux grosses pierres bouchent le puits, par sécurité.

Il n’y a plus grand chose à voir de l’imposant château, à cet étage colonisé par les arbres. Agréable lieu pour flâner quelques instants, aller admirer la vue sur le val de Sirod.
Au pied de la falaise, au fond à gauche, on devine la rescapée des Trois Commères, et le pan de falaise verticale qui prolonge par l’arrière l’éperon barré sur lequel est bâti le château.

Plus grand chose ? Pas tout à fait quand même : un sentier descend au flanc nord de la muraille, et l’on se retrouve sous l’enceinte, à l’arrière de la forteresse.

Une porte voûtée et trois meurtrières gardent cet accès.

Cela nous révèle que sous l’esplanade où nous étions il y a quelques instants, il existe encore quelques salles vestiges du château. Peut-être encore la sordide prison dont il est fait état au siècle dernier...

Le sentier qui rejoint le plateau est sur le fil de la falaise : de chaque côté, l’à pic.
Il était aisé de se défendre d’une attaque. Des pointes de carreaux d’arbalètes ont été retrouvées dans ce secteur...

[orange fonce]La chapelle castrale[/orange fonce]

De là, on peut continuer sur le sentier qui continue sur la crête pour boucler une randonnée (à venir dans "À pas Comté"), ou revenir sur ses pas pour bifurquer à gauche, à "la sortie" du château, sur le sentier qui descend à la chapelle castrale.

La chapelle faisait partie du village fortifié de Richebourg, dont il ne reste que quelques vestiges de maisons, abandonné vers 1940.

[orange fonce]Raccourci d’Histoire[/orange fonce]

La forteresse de Château-Villain qui dominait Richebourg date du XIIe siècle.

Les seigneurs de Commercy, puis de Watteville y ont résidé continuellement.

Elle a été détruite pour la reconstruction des forges de Bourg de Sirod, incendiées en 1803.

Voir en ligne : Château-Villain sur le site de Jean-Michel Guyon

A voir dans les abords immédiats : les pertes de l’Ain.

A voir en compément pour des informations historiques très fournies sur Château-Villian et sur l’ensemble du canton des Planches-en-Montagne : le très beau site internet de J-M Guyon.