La maman tête de bois

, par  Thier

Gachenot, viens-y voir !
Arrête donc un peu de ch’nailler et de bagu’nauder…
Mais regarde un peu comme t’es gaupé et tout débringuenaudé !
Et ne cours pas dans les couloirs,
Tu vas encore te beugner…
C’est pas donc possible…
Je suis sans arrêt en train de le bourriauder…

Bon allez, le pequignot, c’est l’heure de manger :
Assieds-toi,
Tiens-toi droit !
Donne garde de ne pas te brûler avec ta cancoillotte,
Et mange donc ta Morteau, tes poirottes et ta michotte.
Dis donc, tu avais faim !
Affreux comme tu bafres ; tu n’en finis point !

Eh là, une minute ! Ne sois pas daubot,
Débarrasse et panne un peu la table avant de partir !
Balaie, ramasse le ch’ni et tu pourras sortir…
Et une fois que tu auras fini de bréquiller,
Ne traîne pas, ne va pas t’endormir,
Car il sera l’heure d’aller te baquer.

Tu as meilleur temps d’y aller maintenant ;
Comme ça, tu seras quitte de le faire demain !
Allez courage, prends-toi par la main,
Vite à la salle de bain !
Je ne veux pas que tu te couches à point d’heure,
Car tu dois te lever à la pique du jour !
Et je ne veux pas d’un enfant de mauvaise humeur,
Au moment de dire bonjour !

On y va, maille-toi vite, radine !
Tâche voir de te calmer un peu maintenant !
Et sois pas tout quinaud ! Sapré mandrin !

Mais non, je ne suis pas mal tournée !
Arrête tes nioleries !!
Allez viens par ici le couriolot… Je vais te requinquer !
Viens donc dans mes bras tu veux bien,
Et donne-moi donc un gros bécot et un gros calin...

Allez maintenant, taille…
Va vite te laver !

Estelle Demontrond-Box