Franche-Comté Terre de Traits 3ème Route des Vins et du Comté

, par  Karine
Place de la Révolution à Besançon

Comme les jeux olympiques, cette épreuve d’attelage n’a lieu que tous les quatre ans.

Le principe

14 équipes de 15 chevaux s’affrontent pendant une semaine sur différentes épreuves. Charge à chaque chef d’équipe d’engager les meilleurs chevaux et meneurs dont il dispose sur chaque épreuve.

Les épreuves

Le prologue

Afin de promouvoir la manifestation, deux attelages au minimum par équipe devront être inscrits sur trois parcours qui permettront de rejoindre Levier depuis chaque extrémité de la région.
 Depuis la Saône-et-Loire et le Jura : départ de Saint-Germain-du-Bois, passage à Cramans et Lemuy.
 Depuis la Haute-Saône : départ de Marnay, passage à Saint-Vit, Osselle et Cramans.
 Depuis le Territoire de Belfort et la Suisse : départ de Lachapelle-sous-Rougemont, passage à Delle et Pont-de-Roide.

Cette épreuve permet de remporter des points en fonction des kilomètres parcourus par chaque cheval. De fait, les équipes engagent souvent des attelages à quatre.

Le routier

Juge de calèche

Cette épreuve consiste en la réalisation d’un parcours avec un attelage à deux ou à quatre chevaux.
Chaque équipe engage quatre attelages et chaque attelage réalise une boucle de 16 à 27 kilomètres.
Ce trek attelé fonctionne comme un relais. Le 2ème attelage est obligé d’attendre l’arrivée du 1er pour reprendre sa calèche et s’en aller (sauf si le retard du 1er excède 10mn, auquel cas, une calèche de secours est autorisée).

Les difficultés de cette épreuve résident dans l’adaptation de l’allure des chevaux à la distance et au terrain. Si les chevaux sont trop fatigués à l’arrivée, le meneur est lourdement pénalisé.
Le groom doit à la fois lire la carte et suivre le mouvement. Son rôle est d’orienter le meneur avec toujours un temps d’avance pour anticiper sur les zones difficiles.
Le groom et le meneur ne peuvent consulter et relever le tracé de la carte que 10mn avant leur départ. L’analyse doit se faire rapidement. Afin de vérifier que les meneurs ont suivi le bon tracé, des Passages Obligés sont dispersés sur le parcours et les grooms doivent relever les codes inscrits au dos des pancartes.

L’état sanitaire des chevaux est mesuré à l’arrivée par une équipe de vétérinaires. L’équipage a 5mn pour dételer et présenter ses chevaux. Si les pulsations cardiaques sont égales ou supérieures à 80/mn, une pénalité de points est appliquée.

Afin de vérifier que chaque attelage respecte bien ses chevaux, les zones de pas obligatoires ou le code de la route, un juge embarque à côté du meneur. Il s’assure du bon respect des différents points du règlement et peut décider de l’arrêt d’un équipage défaillant.

Le maraîchage

Maraîchage

Il s’agit de trouver le couple à la fois le plus rapide et le plus précis. Chevaux et meneurs doivent passer une décavaillonneuse en montée, puis en descente, entre deux rangs de maïs ou de poireaux espacés de 60cm en arrachant le moins de pieds possibles.
Sa difficulté réside dans la précision et la finesse de l’exécution des ordres par les chevaux. Si le mouvement demandé est trop important, le cheval risque d’écraser un pied ou de diriger la décavaillonneuse trop à droite ou trop à gauche.
Il est donc nécessaire que le cheval soit à la fois réactif et mesuré dans ses mouvements.

Le labour

Le but du jeu est de réaliser les raies et les sillons les plus profonds, les plus beaux et les plus rectilignes possibles. Le cheval tire une charrue réversible. C’est la qualité des raies qui est évaluée.

Le spectacle

Une erreur s’est glissée dans cette photo, laquelle ?

Chaque équipe doit présenter un spectacle équestre lors du dîner offert aux visiteurs.
L’équipe qui sera la plus originale et la plus technique remportera le plus de points.

Pour l’édition 2010, c’est l’équipe comtoise qui a remporté la 1ère place. Le spectacle présenté mettait en scène neuf chevaux. Le thème retenu par l’équipe était le film Pirates des Caraïbes. Deux attelages tiraient des chars sur lesquels étaient notamment reproduit le Black Pearl. Les canons tiraient des feux d’artifices et les pirates ont effectué des exercices de voltige. Le tout en costume, évidemment.

La course de chars romains

L’équipe comtoise

Chaque équipe attelait quatre chevaux de front et en affrontait trois ou quatre autres sur 1200m. Au terme de chaque épreuve qualificative, les deux meilleurs attelages étaient retenus pour la finale.

Le spectacle est au rendez-vous tant la puissance de quatre chevaux de traits lancés au galop est impressionnante. D’ailleurs, un équipage a été disqualifié suite à une mauvaise appréciation des distances. Un attelage en a rattrapé un autre au point qu’au moment de doubler, le cheval à la corde est monté sur le char qui le précédait. Le groom souffre d’une entorse et le cheval, qui a trébuché en redescendant, s’en sort avec une luxation de l’épaule. Emporté par les autres, il n’a rien pu faire pour empêcher la collision.

La traction

Mûles

Deux chevaux, puis trois devaient tirer une charge de 4 tonnes sur 150 ou 200m. L’équipe gagnante fut celle qui avait parcouru la plus grande distance. Sachant que chaque mètre non parcouru était pénalisé de dix points. Par mesure d’équité, l’arrêt des chevaux était permis, mais s’il dépassait dix secondes, il équivalait à un arrêt définitif. Régularité et force étaient indispensables.

Le débardage

Un cheval et son meneur devaient manipuler une grume et franchir un certain nombre d’obstacles naturels (comme un fossé) sans faire chuter les « tombants ». Les qualités requises étaient la maniabilité, la précision et la force.

Espaces verts

Cette épreuve que l’on appelle aussi maniabilité rurale, consistait en un parcours d’obstacles.

Harnachement maraîchage

Le parcours comprenait des zones de pas ou de trot obligatoires, des quilles à ne pas renverser, un créneau (ou reculer) à effectuer, un menage à une main, une immobilité à observer et des obstacles visuels, naturels ou sonores à franchir. Il fallait donc passer sur un pont en bois et sur une bâche, ne pas s’effrayer de la mise en route d’une tronçonneuse ou de l’envol de linge pendu.

A ces obstacles naturels s’ajoutaient des obstacles dits de précision. En effet, lors du reculer, le meneur devait faire tomber une barre placée au fond de la remise et plus loin, il devait faire rouler sa voiture sur des planches de 25 cm de large.

La présentation des chevaux (comprenez leur propreté et la façon dont ils étaient apprêtés) et la beauté des harnais étaient pris en compte dans la notation.

Cette épreuve très technique demande calme, concentration, précision, polyvalence et réactivité.

Le marathon indoor

Défilé comtois

Il s’agit d’une épreuve de maniabilité, de vitesse et de précision. Les chevaux devaient effectuer un parcours de portes dans un ordre bien précis sans rien faire tomber.

Le défilé

L’épreuve consistait pour chaque équipe à présenter sa région d’origine et ses spécificités de la plus belle des manières.

La course montée

Comme sur les hippodromes, les chevaux de trait se sont affrontés sur l’anneau de 600m placé au coeur des 60 hectares du site.

Les épreuves ludiques

Les invités d’honneur : les gardians

Pour cette épreuve digne d’Intervilles, chaque équipe présentait deux attelages. Le premier en simple, le second en pair.

En simple, le groom était assis sur un banc, lui-même posé sur un traîneau. Avec une rame, le groom poussait un ballon et lui faisait passer des portes. Une potence était fixée sur la dernière porte. Au bout de la potence, une cloche attendait que le portique du traîneau vienne la faire tinter. Le meneur avait le droit de s’y reprendre à trois fois pour cette épreuve de précision.

En double, il s’agissait de transporter de l’eau et d’en remplir un contenant au terme d’un parcours de portes.

Crins lavés

Le temps de ce relais est limité.

Le record

Cette année, il s’agissait de réaliser un carrousel de herses avec le plus grand nombre de chevaux.

Le menage à la voix

Cette épreuve s’effectuait au pas. Le meneur se trouvait sur un traîneau et ne devait pas utiliser ses guides. Il devait exécuter un parcours sans faire tomber les quilles qui le jalonnaient.

Mais Franche-Comté Terre de Traits, c’est aussi...

Une réflexion sur les énergies renouvelables avec le village de l’énergie animale.

Trépigneuse

Le but était double : rappeler aux spectateurs que le cheval est une source d’énergie renouvelable utilisée dans de très nombreuses régions du monde et démontrer les usages que l’on peut en faire dans un pays où le cheval de trait n’a survécu que parce qu’il avait une valeur marchande en boucherie.

La manifestation voulait d’abord rappeler que le cheval est un moyen moins destructeur d’entretenir les espaces verts et les forêts. Ensuite, elle souhaitait présenter des initiatives et des matériaux nouveaux, comme la trépigneuse. Le cheval frappe le sol de la machine et produit de l’énergie.

C’est dans cette démarche écologique qu’a été mise en place la malle-poste qui permettait aux visiteurs venus en train de rejoindre le site depuis la gare de Frasne.

De même, les boissons ont toutes été servies dans des verres eco-cup pour produire le moins de déchets possibles lors de la manifestation.

Bilan

C’était GE-NIAAAAAAL !

La manifestation aura permis aux attelages participants de découvrir la région. La compétition offrait aux meneurs la possibilité de travailler en complicité avec leurs chevaux. Chacun aura donné le meilleur de lui-même.

Le bien-être des chevaux fut primordial et permanent chez les meneurs comme chez les organisateurs.

Appel : si vous souhaitez apporter votre soutien à l’association qui cherche d’ores et déjà des financements pour la prochaine édition, merci de leur rendre visite.

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Bon à savoir

Sur le site, outre les stands d’équipements équestres, vous trouverez un village enfant, des produits régionaux, des démonstrations, le village des équipes, des buvettes, des taxis-calèches, des conférences, des démonstrations, etc.

Franche-Comté Terre de Traits, c’est 450 chevaux, 700 participants et 400 bénévoles.

Voir en ligne : Le site Internet de la manifestation

Remerciements aux équipes Cob Normand et Bienvenue à la ferme en Picardie pour leur accueil lors du routier.
Remerciements à toute l’équipe de l’APTC pour son accueil lors de la préparation et de l’épreuve proprement dite.
Remerciements particuliers à Martine et Michel Ganzer !