La clouterie de Clairegoutte (70)

, par  Karine

Les origines du village

Si le plus ancien document officiel parle de Clergote en 1256, le village aurait été créé au VIIIème ou IXème siècle.

Le nom vient sans doute du grand nombre de sources que compte le village.

Histoire

Temple

En 1341, il semblerait que la commune ait subi un grave incendie.

En 1439, ce sont les Ecorcheurs (mercenaires licenciés après le traité d’Arras et l’alliance de Charles VII avec Philippe le Bon) qui la détruisent. Ils seront imités en cela par les troupes de Charles le Téméraire au XVème siècle.

La commune sera à nouveau mise à sac en 1583.

En 1587, le seigneur de Passavant lèvera une armée et pillera le village lui aussi. Il emporte avec lui quelques prisonniers.

Enfin, en 1635, c’est la peste qui décimera la population du village.

Le temple

En 1541, Clairegoutte fut la première paroisse protestante du nord du Comté de Montbéliard.

Le temple fut construit sur l’ancienne église Notre-Dame, elle-même soit-disant construite sur les ruines d’un ancien temple païen au XIIème siècle.

Le temple subit des travaux à plusieurs reprises :

Le clocher vint remplacer en 1777 un clocher de bois qui lui-même succédait à un autre clocher en bois.

D’autres travaux avaient été entrepris en 1735.

Ses fenêtres s’inspirent du temple saint-Martin de Montbéliard édifié par Schickhardt.

Pour en savoir plus.

La chapelle saint Bernard

Elle fut édifiée en 1962.

Les fontaines - lavoirs

Le village compte huit fontaines à obélisques. Elles ont été édifiées entre 1875 et 1880.

La fontaine de la Cure a la particularité, pour un édifice public d’être rehaussé d’un buste de pasteur. Le buste du pasteur Durot (1774 - 1849) est l’oeuvre d’Henri - Frédéric Iselin. Ce pasteur luthérien d’origine montbéliardaise avait instruit les enfants du village qui montraient des aptitudes.

Les Allemands fondirent ce buste de bronze pendant l’Occupation, mais il fut à nouveau coulé en 1989.

L’eau, omniprésente dans le village, avait une importance primordiale pour l’artisanat car elle permettait d’actionner les machines hydrauliques qui assurèrent la prospérité du village.

La clouterie

Maison Hory

La ferme clouterie Hory date du XVIIIème siècle. Elle est située rue de la Cure.

Exemple typique de l’architecture vernaculaire (traduire par locale) du nord-est du département.

On peut encore voir un pressoir à huile, une roue à aube et son bief et l’arbre de la seconde roue.

Les maisons

Faites en grès rose des Vosges ou dans une pierre blanche locale.

La plus ancienne maison date du XVIème siècle.

Les personnages célèbres

 Maurice Deloraine

Buste du pasteur Durot

Diplômé en physique-chimie, cet ingénieur travailla au service de radiotélégraphie de la Tour Eiffel en 1917.

Après la 1ère guerre mondiale, il dirige un laboratoire de recherche et inventera un appareil qui, une fois perfectionné, deviendra le sonar. Le radiogoniomètre permettra de détecter les sous-marins allemands pendant la seconde guerre mondiale et de décimer la flotte ennemie.

Cette invention sera décisive lors de la bataille de l’Athlantique et notre inventeur sera officiellement félicité pour le Général américain Eisenhower.

Après la 2de guerre mondiale, l’inventeur continue ses recherches en France et devient maire de son village natal.

Les honneurs se multiplient : officier de la Légion d’Honneur, commandeur des ordres du mérite français/italien et titulaire de décorations américaines.

Une stèle en son honneur fut inaugurée le 18 octobre 1992.

 Henri-Charles Deloraine

Le frère de Maurice Deloraine n’est pas en reste. S’il a commencé sa carrière d’ingénieur dans les télécommunications, il s’en est éloigné pour se consacrer à l’étude des pneumatiques et du textile. Il est d’ailleurs l’inventeur du thermolactyl.

En effet, en 1947, il travaille sur les fils en chlorure de polyvinyle au sein du groupe Rhodiaceta et vit avec la fille d’un industriel du textile vosgien.

 Henri Frédéric Iselin, voir en ligne

Cet élève de François Rude participe à son premier Salon en 1849 et s’y fera remarquer en 1852.

Il se spécialise dans la sculpture des bustes et sa réputation grandit au point que Napoléon III fera de lui son statuaire officiel en 1862.

 Louis-Edouard Iselin

Ce cousin d’Henri-Frédéric suit la même voie et le rejoint à Paris où il devient l’élève de Millet, Dumont et Cordier.

Parcours historique

Un parcours plus ou moins bien fléché permet de découvrir le village.
Départ du temple.