L’écomusée de la Maison Michaud à Chapelle-des-Bois (25)

, par  Karine

Présentation

Façade avant

La maison Michaud est une ferme comtoise typique des exploitations qui existaient par le passé.

Cette ferme bloc date de 1683. On dit "bloc" parce qu’en hiver, elle réunissait hommes et bêtes afin de réduire les déplacements rendus difficiles par la neige.

Sa taille imposante (17m par 24m) était nécessaire pour stocker le foin que l’on donnait au bétail d’octobre à juin.

Elle est devenue écomusée en 1990 grâce au travail de l’association Chez Michaud.

L’intérieur

Chambre

 La grange est composée de deux écuries et d’un grenier. Les écuries étaient situées au sud et au centre de la maison, afin d’apporter le plus de confort possible aux animaux indispensables au travail de la terre et donc à la survie. Le grenier contenait le fourrage et les céréales.

 La chambre haute était située à l’étage. Munie d’une fenêtre à barreaux et difficilement accessible, elle servait à regrouper tous les biens précieux. Sa situation permettait d’éviter les vols et de regrouper rapidement les biens en cas d’incendie. C’est l’équivalent du "grenier fort" dans le Haut-Jura. On y regroupait les vêtements du dimanche, les actes de propriété, les semences, etc.

 La chambre n’était pas chauffée et regroupait plusieurs lits dans lesquels les enfants dormaient à plusieurs pour se préserver du froid.

 Le poêle était une pièce d’abord non chauffée, puis munie d’un poêle, d’où son nom à partir du XVIIIème siècle. C’était la chambre des parents et du dernier né. La pièce communiquait avec le tuyé par une plaque de fonte contre laquelle était placé le berceau de l’enfant afin de lui assurer plus de chaleur. Une fois équipée d’un poêle, elle devint la pièce à vivre.

 L’A fû (pièce à feu) était la seule pièce chauffée de la maison. Sans ouverture sur l’extérieur, elle était surmonté du tué (ou tuyé) qui permettait de sécher et parfumer les saucissons, mais aussi de cuire le pain. Le feu brûlait à même le sol. Avant que le poêle n’existe, c’était la sombre pièce à vivre.

 La cave est le lieu où l’on affinait les fromages et où l’on conservait les légumes pour l’hiver.

L’extérieur

Toit

 La citerne et les chéneaux d’épicéa permettaient de faire des réserves d’eau en été. En hiver, on utilisait la neige du toit.

 La toiture et le tuyé sont recouverts de tavaillons. Ces lamelles d’épicéas recouvrent le toit et la façade battue par le vent et la pluie afin de les protéger de l’humidité. Un toit de tavaillons a une durée de vie de 25 ans, le tavelage de la façade est efficace 50 ans. La toiture est faite de 34000 tavaillons de 33 cm de long, superposés tous les 5 ou 6 cm. Un tavaillon ne peut être que fendu à la hache parce que son étanchéité dépend du respect des nervures du bois. Celles-ci doivent être entière et vous pourrez le constater en passant votre main sur sa surface.

 La tavelanne c’est la façade recouverte de tavaillons.

Une architecture locale

Jeux d’hiver

 Situation de la maison : les maisons étaient construites de préférence à mi-pente pour éviter les brouillards matinaux et assurer des températures plus douces.

 Fermes basses et trapues pour éviter la prise au vent.

 Toit peu pentu pour utiliser la neige comme isolant.

 Petites fenêtres pour éviter les déperditions de chaleur.

 Avant-couvert pour entreposer le bois à sécher. Aujourd’hui, joliment décoré de fleurs en été.

 Matériaux : moellons de pierre calcaire scellés et recouvert par de la chaux. Bois d’épicéa pour la charpente à colonnes et tavaillons.

Activités agricoles

Coffre à grain

 Les semences avaient généralement lieu le jour de la saint Georges, c’est-à-dire le 23 avril. Le labour de la terre se faisait au printemps ou à l’atomne si le temps l’avait permis. Le chef de famille semait à la volée.

 Les moissons n’avaient pas lieu avant septembre en raison des conditions climatiques et du sol.

 Les animaux : on élevait des vaches, des poules, des moutons, des cochons, etc.

 Le potager était situé au sud de la maison en raison de l’exposition.

Le XIXème siècle marque le passage d’une culture vivrière à une culture marchande. Ceci eut pour conséquence de développer les pâturages et de réduire la production de céréales.

Depuis trois siècles, on constate que la forêt s’est étendue de 30 à 50%.

Autres activités

Banc d’âne

 Les compléments de revenu : l’hiver, les paysans ont développé des activités d’intérieur comme le lapidaire (travail des pierres précieuses), la boissellerie (confection d’objets en bois destinés à des usages domestiques comme la seille), la menuiserie, l’artisanat ou encore le tissage pour les femmes.

 Vie sociale : pendant l’hiver la famille est réunie à l’intérieur des maisons, voire d’une seule et même pièce. C’est un moment de lecture, de travail manuel ou de chant. Dehors, on pratiquait déjà le ski ou les sports de neige.

 Vie frontalière : la frontière avec la Suisse est située à moins de deux kilomètres et les querelles ont été nombreuses. S’en sont suivis des vols de bois ou de la contrebande, voire des évasions.

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Informations et animations
pour l’été 2010

Horaires d’ouverture :
Tous les après-midis de 14h à 18h30.
Tous les mardis et vendredis de 10h à 12h30

Tarif :
 adulte 5 euros
 Réduit 3,70 euros
 Enfant 2,60 euros

Cuisson de pain au levain dans le four à bois :
Les mardis à 14h (du 20 juillet au 24 août)

Atelier de fabrication de pain et cuisson au four à bois :
Tous les mercredis matins (du 21 juillet au 18 août) de 9h à 12h30
Sur inscription
18 euros pour un adulte - 12 euros pour un enfant

Découverte de métiers et de savoir-faire :
Tous les jeudis à partir de 14h30 (du 15 juillet au 26 août)
 le 15 juillet : vannerie
 les 29 juillet et 19 août : montage de mécanismes d’horloges comtoises
 les 22 juillet et 5 août : montage de lunettes
 les 12 et 26 août : visite de l’écomusée + d’une ferme bio en activité

Voir en ligne : Le site de la Maison Michaud