Le Passage

, par  le riolu

Passage de l’écolier pas sage.

Tous les matins, le petit René avait du mal à se lever. C’était un gamin chouette ; c’est à dire aussi bien bon camarade que de moeurs nocturnes. Il n’arrivait pas à s’endormir, et voyait ses yeux se fermer quand le soleil lui se levait.

Ce matin là, le réveil avait été encore plus dur que d’habitude. En allant à l’école, poussé par sa mère, il trainait dans les rues. En arrivant, il remarqua une fissure entre l’école et la boulangerie contigüe. Bien entendu, curieux comme il était, il y passa les doigts et y laissa tomber sa balle. Il poussa sa main pour la récupérer, puis le bras jusqu’au coude, enfin l’épaule. il récupéra son bien mais en le mettant dans sa poche il lui sembla que l’étroitesse de la fissure avait progressé. Elle s’était élargie. Puni pour puni, cela ne changerait pas grand chose si le retard n’en était que plus grand. Il s’en fichait et observa longtemps cette étrangeté. Une fissure plus large que tout à l’heure ! Enfin, au pas, il arriva songeur en classe. Le maitre, vous savez, celui qui était beau comme le Ken de Barbie, le connaissant, le guettait par la fenètre. « Eh bien ! Ne te presse pas ! » « Ben c’est que .... » "Que vas tu encore inventer ? Tu vas au coin, dans la cour, puisque la classe ne te convient pas. »

Encore troublé par ce qu’il avait vu, il se positionna dans le coin de la cour. Il tata le mur et faufila un doigt dans le creux du coin des batiments. Sa main suivit, le poignet puis le bras, le coude et l’épaule. Au bout d’un quart d’heure le maitre vint le chercher et ne remarqua pas la fente où un garçon pouvait se glisser.

A la récréation le petit rené retourna vers le coin pour voir. Tous ses copains le suivirent, et en ne voyant pas la fente s’élargir tout le monde le traita de menteur. Petit René retourna jouer avec les autres.

Au moment de repartir chez lui il revint vers la fente, il y pénétra et fit encore élargir l’écart entre les maisons. Il passa du coté de la rue et fit la même chose. Sans en parler à quiconque, il continua son étrange ouvrage si bien qu’au bout d’une semaine les deux fentes se rejoignirent en décalage.

Amusé par ce phénomène, il continua son travail. Entre temps, il fut félicité par Ken pour sa ponctualité durant tout ce mois. Et pour cause, ce travail le passionnait. Mais l’élargissement s’arrèta un beau jour. Comme le trajet était plus court grace à ce traje (passage entre 2 champs ou maisons), il continua à étre ponctuel, tant il en avait pris l’habitude. Il est étrange que les adultes n’y aient vu que du feu, bien qu’il empruntent ce passage actuellement. De plus ils y ont installé une barrière par sécurité ; seuls quelques élèves se souviennent d’une histoire bizarre que le petit René avait raconté en CE1.

le riolu