Rue du Collège.

, par  le riolu

Rue du Collège.

Tous les matins les élèves se pressent pour entrer en classe ; professeurs ne croyez pas que vos cours soient si captivants, en fait les nouveaux ont peur du petit bonhomme vert ! Pas de retards, pas d’absentéisme sont les gloires de l’école. Au collège de Saone, une rumeur s’est répandue : un petit homme vert hanterait les marais. Gare à celui ou celle qui trainerait sur le chemin.
Dès que les cars roulent dans la plaine, tout le monde se poste aux fenètres pour entrapercevoir une tache verte dans les buissons des marais. Les jours de brouillard sont les plus favorables, car il ose s’aventurer plus à découvert.
Lors du cross de l’école, nombre d’élèves coupent le fromage pour éviter de le rencontrer.

La peur devint si grande que les enfants décidèrent de s’organiser en syndicat. De grands conseils furent tenus. Une seule question à l’ordre du jour : comment se débarrasser du petit bonhomme vert ? Divers moyens furent envisagés : en premier, s’en occuper soi-même. Lui faire peur ; oui mais que craignait-il ? L’attirer ailleurs ; mais que désirait-il ? S’il était là, c’est qu’il s’intèressait aux enfants, petits de préférence. Faire appel aux parents serait la dernière solution à envisager ; il est de notoriété enfantine que les parents ne comprennent pas grand chose aux problèmes les plus graves.
Ce syndicat décida de déposer de la nourriture à l’orée du marais. Personne n’y toucha hormis quelques chiens errants.
Il fut décidé de faire une battue, qui fut présentée comme une chasse au dahut. Les parents acceptèrent en riant.
Par un beau mercredi ils s’égayèrent par groupes de deux. Une fois le bois pénétré, les groupes ne bougèrent plus tellement la frousse les tenait. Ils se retrouvèrent vite ensemble blottis les uns contre les autres.
Souvent les adultes font visiter le marais, mais si les enfants y participent c’est pour repérer le petit homme vert tout en étant à l’abri du groupe.
Le courage est-il une vertu saonoise ?

le riolu