La Petite Montagne
En mai, certains vantent la Bretagne noyée sous les genêts, d’autres ne jurent que par la Côte d’Azur émaillée de-ci de-là de petits ports où flottent des bateaux sur une mer bleue.
Quant à moi, je veux vous parler d’une verte région qui nous a enchantés mais qui demeure cependant délaissée par les touristes et la plupart des guides. Ne comptez pas y visiter une cathédrale classée, une grotte majestueuse, un musée à ne pas rater. Ne cherchez pas non plus un restaurant qui vaut le voyage, un hôtel 4 étoiles avec piscine etc etc...Non, vous aurez simplement l’immense privilège de faire connaissance avec la nature dans toute sa beauté, sa simplicité, son authenticité.
Le cadre de vie idéal pour se ressourcer à moindre frais.
Le temps d’oublier l’espace de quelques jours tous les soucis.
Dans ce coin reculé du Jura perdu aux confins de la Saône et Loire et de l’Ain, vous renouez avec la nature. Vous apprenez à l’aimer et à la respecter.
Un camaïeu de verts s’offre à nous en traversant bois et forêts.
Les villages clairsemés, silencieux, aux vieilles maisons de pierre dont certaines hélas tombent en ruines, témoignent d’un temps révolu où tout paraissait plus facile.
Au détour d’étroits chemins sinueux fleurant bon le printemps, nous restons émerveillés à la vue d’une prairie recouverte d’un tapis de coquelicots tacheté de boutons d’or et de marguerites.
Plus loin, perché sur une colline aux pentes douces ou niché dans un écrin de verdure c’est un village ou une habitation qui accroche le regard, éclairé par la douce lumière du soleil couchant.
Ici, c’est un troupeau de montbéliardes paissant au sein d’un pré jonché de fleurs jaunes ou couchées paisiblement à l’ombre d’un arbre.
Là, ce sont de superbes comtois flanqués de deux poulains peinant à téter leurs mères qui avancent en broutant l’herbe rase, comme indifférentes.
Là-bas, c’est une charmante église isolée trônant au milieu du cimetière ou une fontaine fleurie égayant une rue déserte,
ou encore un petit cours d’eau dans lequel les branches des arbres sous l’effet du vent viennent se refléter, ou à perte de vue, un champ embaumant l’herbe coupée séchant au soleil.
Autant de tableaux champêtres qui nous ravissent.
Seuls le chant des oiseaux, l’aboiement d’un chien dans le lointain,
le cri d’un coq au lever du jour
ou le meuglement des vaches rentrant le soir à l’étable viennent troubler une atmosphère empreinte de quiétude. Le temps s’écoule sereinement. Les jours passent calmement sans heurts ni agressivité.
Les habitants sont à l’image de leur belle contrée, tel ce grand-père qui n’hésite pas malgré un chaud soleil à quitter son banc ombragé, sans que nous l’ayons sollicité, pour mieux nous renseigner, nous voyant perdus,
ou cet agriculteur qui arrête son tracteur pour me permettre de prendre une photo, ou ce chauffeur de camion laitier qui stoppant à notre hauteur, prend le temps de sortir de sa cabine pour nous indiquer le bon chemin nous apercevant un tantinet égarés à l’heure du déjeuner,
ou encore les propriétaires du gîte qui nous accueillent avec gentillesse et générosité.*
Ah ! Que la Petite montagne est belle ! **
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