Qui suis-je ? La riolette du riolu

, par  le riolu

Tout d’abord je vais vous conter ma propre histoire.
Un riolu est un conteur qui ne dit pas toujours la vérité, voire même un peu de menteries.

Olibrius a donné briolu puis riolu.
C’est pour moi bien entendu le pseudonyme de celui qui raconte des riolettes ou racontotes comme vous voudrez.

En arrivant sur Saône (25) j’ai demandé aux habitants pourquoi cette rue s’appelait la rue du Fourney, la rue Roumotte, rue des frères Maire, ou rue Vauzenin. J’ai bien cherché sans succés. ... Je les ai enfin trouvées ces histoires qui sont devenues mes riolottes ou riolettes ! Elles étaient dans ma tête.

Qui saura démêler dans les riolettes (contes, radotages) la part du vrai et des mentes (mensonges). A vous d’essayer d’y voir clair dans cette nouvelle racontotte (histoire, récit paysan).

J’avais un copain ; Gaston qui ne pensait qu’à réparer les truiries (sottises) que j’accumulais sur mon passage. Demandez au père François pourquoi ses cabes (vaches) ne sont jamais dans la pâture ; Pourquoi le charri (hangar, remise) du père Roger est parti en frélée (feu clair et vif), pourquoi ?... ; Mais je ne vais pas tout dévoiler tout de même. Nous étions tout de même compares (compères ), car lui avait une bosse sur le ventre et moi dans le dos ; Et c’est pourquoi il excusait toutes mes lâchetés.
Une nuit où j’avais été jeter le trouble dans l’étable de chez (la famille) Mathurin, je m’en revenais content de moi par la riote (chemin) de la joux (croupe boisée), et je tombais arrète sur le iouton (lutin) qui me demanda quelque chose à norer (manger) car il avait faim. Etrulé (surpris), je lui tendis l’épi de panouille (maïs) que je venais de voler dans le champ du père Maurice. Merci ! Me répondit-il, et il s’évanit (disparut) avec ma bosse. Émerveillé par cet événement, je m’en suis allé le raconter à mon ami. Comme que comme (malgré tout) me dit Gaston le lendemain, faut que j’aille voir ajdeu (aujourd’hui) ce fouletot (lutin) pour m’enlever c’te bosse de devant comme que pour toi. A la nuit tombée, Gaston s’en devint (venir) au lieu dit, nanti de mes conseils d’essayer de l’enjôler avec une fioulotte de trousse (fond de café mêlé de marc, au fond de la cafetière). Le iouton lui demanda s’il avait quelque chose à boire. Gaston lui tendit sa fiask (burette) avec un fond de troussot (voir trousse). Comprenant qu’on se moquait de lui, le fouletot grogna, et la traverse (vent du nord sec et froid) rhabilla mon ami.
Gaston s’en revint avec une bosse devant et une derrière, la mienne. Ce qui me fit bien rire, et me fait rire encore, moi qui suis droit comme un pesse (épicéa).

eul’ riolu