Les Orchidées de Franche-Comté
Photographiées au fil de mes randonnées.
La grande famille des orchidées se compose de fleurs quasi mythiques. Les fleuristes les ont fait connaître et leur beauté parfois prétentieuse ne laisse pas indifférent. Chez nous, il n’existe pratiquement aucune grande orchidée, si ce n’est le Sabot de Vénus et aucune épiphyte. Cependant, bien que moins spectaculaires, nos orchidées ont un charme profond et bouleversant. En voici quelques-unes.
Je tiens à m’excuser pour la piètre qualité des photos car il s’agit, pour la plupart, de diapositives anciennes que j’ai numérisées pour l’occasion.
L’Orchidée Mâle (Orchis mascula) : On peut la rencontrer en plaine dès le mois d’avril. Elle est largement distribuée dans notre région. Elle présente une grappe de fleurs violettes ou blanches à cœur pâle. Comme pour toutes les orchidées, le pétale inférieur appelé labelle diffère des autres. Ici, il est large et faiblement échancré.


L’Orchidée Bouffon (Orchis morio) : Très semblable à la précédente, elle s’en distingue par une tige moins fournie en fleurs, une fleur d’aspect un peu plus trapu et la présence nette de stries vertes sur les pétales supérieurs.

L’Orchidée Brûlée (Orchis ustulata) : Plante des pelouses ensoleillées, elle a régressé du fait de l’agriculture moderne. Elle se reconnait à ses petites fleurs en grappe courte dont le labelle est blanc taché de pourpre.

L’Orchidée Pourpre (Orchis purpurea) : Cette magnifique orchidée se rencontre occasionnellement dans notre région. Elle aime la chaleur et l’humidité des clairières calcaires. Plus grosse que la brûlée, son labelle blanc est tiqueté de pourpre.

L’Orchidée Militaire (Orchis militaris) : Grande orchidée des bords de routes et des prairies mais aussi des forêts bien ouvertes, elle possède des fleurs blanches et violettes dont le labelle simule un soldat au garde-à-vous.

L’Orchidée Globuleuse (Traunsteinera globosa) : Très rare et localisée dans quelques pelouses sèches des montagnes, cette plante de la famille des Orchidées se caractérise par un pompon sphérique composé d’une multitude de petites fleurs roses. Son labelle est allongé, trilobé et tacheté. Parfois, on peut en découvrir qui sont toutes blanches.


L’Orchidée Pyramidale (Anacamptis pyramidalis) : La forme conique assez court de son inflorescence de couleur variable mais généralement rose à rouge carmin lui a valu son nom. Les fleurs ont un éperon filiforme et un labelle profondément trilobé. Dans les pelouses sèches, le bord des routes. Elle tend à se raréfier.

L’Orchidée Maculée (Dactylorhiza maculata) : Fleur d’un rose clair parfois pratiquement blanc veiné de pourpre. Elle doit son nom aux taches de ses feuilles mais ce n’est pas un caractère distinctif. C’est une plante de lieu humide voire de marais en milieu peu calcaire.

L’Orchidée à Larges Feuilles (Dactylorhiza majalis) : Elle est très semblable à la précédente et il faut souvent une étude attentive pour les séparer. Elle a des fleurs généralement plus foncées et des bractées de l’inflorescence tachées de rouge. Elle fréquente les lieux humides sur sol calcaire.

L’Orchidée Surreau (Dactylorhiza sambucina) : Si elle forme des champs dans le Vercors, cette orchidée est beaucoup plus dispersée chez nous. Ses fleurs sont jaunes ou violettes, sa tige épaisse et ses feuilles ne sont pas tachées. Dans les pelouses ensoleillées de nos montagnes.


L’Orchidée à Deux Feuilles (Platanthera bifolia) : Un épis fourni de fleurs blanches au parfum subtile, de grandes feuilles ovales à la base, voilà des traits caractéristiques qui signalent cette espèce. Elle aime la chaleur et fréquente les friches, les bois clairs, les lisières.

Orchidée Bouc (Hymantoglossum hircinum) : Cette grande orchidée fréquente les talus herbeux des routes et des chemins et parfois le bord des prés. Elle se reconnaît facilement à son très long labelle pendant comme une grande barbe.

L’Orchis Blanc (leucorchis albida) : Peu fréquente, cette orchidée possède une grappe de petites fleurs blanches qui semblent collées à la tige. Plutôt montagnarde, elle n’est pas très fréquente.

La Goodière Rempante (Goodyera repens) : Cette orchidée qui se complait dans les bois de résineux, affectionne aussi les sols pauvres en calcaire et un peu humides. Les fleurs sont séparées par de petites feuilles, les unes comme les autres sont poilues.

La Listère Ovale (Listera ovata) : Parfois donnée comme rare, cette orchidée passe surtout inaperçue à cause de sa couleur verte. On la rencontre dans les bois clairs, les chemins en lisière, voire les bords de route en forêts. Elle possède deux larges feuilles ovales à la base et une tige velue accueillant plusieurs dizaines de petites fleurs et feuilles vertes.

La Céphalantère Rose (Cephalantera rubra) : Assez rare, cette orchidée peut se rencontrer dans les bois pierreux sur calcaire. Elle se reconnaît à sa tige qui porte quelques fleurs rose à pourpre. Le labelle est sans éperon.

La Céphalantère Pâle (Cephalantera damasonium) : Plus fréquente que sa cousine, on la rencontre à l’orée des forêts sur calcaire. Elle grimpe jusqu’à 1200 m. Fleur ivoire assez ovale car les pétales restent rapprochés.

Le Gymnadène à Long Éperon (Gymandenia conopsea) : Cette orchidée pourpre n’est pas rare dans nos terrains herbeux. Elle a un épi cylindrique à pyramidal, des fleurs au labelle trilobé et aux pétales latéraux écartés.

L’Orchis Grenouille (Coeloglossum viride) : Cette plante qui fréquente les pâtures de montagne passe inaperçue du fait de sa petitesse et de sa couleur verte. La tige est anguleuse portant de 2 à 5 feuilles. Fleur en casque verte parfois lavé de pourpre.

L’Orchidée Homme Pendue (Aceras antropophorum) : Rencontrée rarement sur les pelouses sèches des montagnes, cette superbe orchidée de couleur verte au labelle brun jaune et aux pétale verts striés de pourpre se reconnaît facilement au fait que ses fleurs ressemblent à un homme pendu.

La Nigritelle Noire (Nigritala nigra) : Cette orchidée souvent peu haute porte des petites fleurs pourpre sombre à l’odeur caractéristique de vanille. L’inflorescence est ovoïde. Relativement rare, on peut la rencontrer dans les prairies du Jura.

Le sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) : Voilà une Orchidée qui ne passe pas inaperçue. C’est une grande plante portant quelques fleurs pouvant atteindre 4 cm. La forme du labelle jaune rappelle une chaussure. Les autres pétales sont pourpre sombre. Elle aime les forêts claires, les lisières sur calcaire en altitude. Elle semble disparaître de plus en plus. A noter qu’il existe une station assez spectaculaire en Bourgogne, près de Is-sur-Tille ; c’est de là que provient la photo. Mais elle a déjà été vue dans le Jura.

La Néotie Nid-d’Oiseau (Neotia nidus-avis) : Cette orchidée a la particularité d’être privée de chlorophylle. Elle vit dans les forêts de feuillus, plus rarement de conifères. C’est une plante brun jaune à tige épaisse et feuilles ovales étroites. Elle n’est pas rare.

L’Épipactis à Larges Feuilles (Epipactis helleborine) : Les épipactis offrent des fleurs au labelle coloré, aux autres pétales écartés, les latéraux plutôt retombants. Celui-ci est le plus commun, les pétales hormis le labelle sont verts. On le rencontre dans les forêts de feuillus et de conifères sur calcaire.

L’Épipactis Pourpre Noir ( Epipactis atropurpurea) : Il diffère du premier par une taille un peu plus petite et des pétales pourpre foncé. On le rencontre en lisière de bois sur calcaire dans des lieux bien exposés au soleil comme, par exemple, le long de la route de Mouthe à la Suisse, côté helvète.

L’Épipactis des Marais (Epipactis palustris) : Rare également, il se reconnaît à son délicat labelle pâle et divisé. Il se rencontre à l’occasion dans les lieux humides, riches en humus, sur sol plutôt calcaire.

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** Les Ophrys : Ces orchidées, peu hautes et portant peu de fleurs, sont cependant considérées souvent comme les plus spectaculaires, leur label simule la forme de l’insecte sensé les poliniser. Elles sont difficiles à déterminer car il semble qu’elles puissent facilement s’hybrider. **
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L’Ophys Mouche (Ophrys insectifera) : Son label est brun bleuté faiblement échancré à l’extrémité et portant deux ailes. Elle se rencontre rarement dans des pelouses sèches et ensoleillées.

L’Ophrys Bourdon (Ophrys holoserica) : Large label et pétale extérieur étalé souvent rose mais pouvant être blanc à rougeâtre. Même habitat que le précédent.
L’Ophrys Aaignée (Ophrys sphegodes) : Il rappelle le précédent mais ses pétales sont jaune verdâtre. Même habitat.

L’ophrys Abeille (Ophrys apifera) : Son label brun décoré de jaune est nettement plus large que les deux précédents. Il semble aussi plus rare. Vu le long d’une route dans un talus herbeux.

Ophrys sp. Cette Orchidée rappelle le bourdon par sa tige pauciflore et la couleur de ses pétales. Pourtant son label est complètement jaune. Peut-être un phénomène d’hybridation ? Dans la flore de Bonnier, seul l’ophrys jaune peut y ressembler mais celui-ci n’a pas un label uniformément jaune. Des travaux récents ont peut-être éclairci le mystère...
