Maison PEUGEOT

L’origine de la Maison Peugeot Frères est ancienne ; elle remonte à l’année 1819, avec la création par J.P. et J.F. Peugeot d’une première usine à Souscratet, près d’Hérimoncourt, installée pour la fabrication des scies, des ressorts et aciers laminés.
En 1833, J.P. Peugeot, aidé par ses fils, fonda à Terre-Blanche une usine, embryon du magnifique établissement où 50 ans plus tard travaillaient déjà plus de 1000 ouvriers. Dans cette usine furent installés des forges, des martinets et tout un matériel pour la fabrication des outils de menuisiers, de charpentiers, de tourneurs, etc...

En 1850, MM. Peugeot prirent un brevet pour un système de moulin à café de leur invention avec des boîtes en bois, organes broyeurs en acier et réglage à ressort dont ils entreprirent la fabrication en grand.
Suivit la fabrication de concasseurs pour grains, puis en 1869 celles des tondeuses pour chevaux et des tondeuses à l’usage des coiffeurs.
En 1878, la fourche en acier fit son apparition sur le marché français et le puissant outillage de l’usine de Terre-Blanche fut aussitôt utilisé pour la fabrication de cet instrument agricole vendu alors à un prix assez élevé, de telle sorte que dès 1887, la Maison Peugeot pouvait livrer annuellement, à un bon marché incroyable, plus de 400000 fourches à l’agriculture.

Cependant l’usine de Terre-Blanche étant insuffisante, en 1843, après la mort d’Eugène Peugeot aîné, Jules et Emile Peugeot créèrent avec leur neveu L. Fallot une société à laquelle ils apportèrent l’usine de Valentigney dont ils étaient propriétaires, et fondèrent à Paris une maison de vente. L’usine de Valentigney devint le siège de la nouvelle société, puis grâce à l’utilisation de la force hydraulique apportée par le Doubs, de puissants laminoirs furent établis, au moyen desquels, dans la période exceptionnelle d’affaires qui commença en 1852, la Maison Peugeot put arriver à une énorme production.

En 1855, l’apparition de la crinoline eut pour conséquence des demandes considérables d’acier laminé. En 1857 commencèrent les travaux de l’usine de Beaulieu, voisine de celle de Valentigney.
 Les principaux articles fabriqués à l’usine de Valentigney sont les aciers laminés pour scies, ressorts, buses, etc.., les scies grandes et petites montées en tout genre et pour tous emplois, scies sans fin, scies circulaires pour bois et métaux, scies mécaniques ; les lames et outils pour industries diverses, les articles divers laminés, les rabots et fers de moulures, couteaux et rabots mécaniques, couteaux circulaires, les ressorts d’horlogerie et autres ressorts pour filatures et tissages, les hachoirs, les truelles, etc...
 L’usine de Beaulieu fournit les aciers laminés et les fils d’acier, tous les genres de cycles, bicyclettes, motocyclettes, tricycles...

Tel est le résumé de l’aperçu que donnait des usines Peugeot, de leur production et de leur organisation, la revue périodique Les Grandes Usines, dans son numéro de décembre 1877. Mais depuis cette époque, la Maison Peugeot dont il s’agit, loin de s’arrêter dans son magnifique essor, a donné une extension sans cesse grandissante à l’oeuvre commencée par ces deux frères J.P. et J.F. Peugeot, notamment par l’adjonction de la branche automobile que nous connaissons.