Chaux ou le piémont vosgien (90)

, par  Karine
Itinéraire


 Distance : 10,6km

 Temps : 4h

 Dénivelé : 50m

 Carte IGN : 3520ET

Le départ de la randonnée est donné sur le parking de l’église.

L’église saint Martin : Les fondations du clocher pourraient dater de l’an 800. L’église a fait l’objet d’une reconstruction en 1691. La chaire date de 1767 et la grille de communion de 1770. Ses vitraux sont signés Georges Jeanin de Nancy. La vierge qui orne son porche d’entrée a été coulée dans l’ancienne fonderie du village, située au lieu dit Les Ouches Noirot.
Clocher de l’église de Chaux

Rejoignez l’arrière de l’église et suivez la rue saint Martin dans son prolongement.

Très vite vous franchirez la Savoureuse en empruntant le pont d’Arromanches, vestige de la seconde guerre mondiale.

Poursuivez votre route et, à la patte d’oie, prenez la voie centrale. Traversez la rue Sous le bois et engagez vous sur le large chemin forestier qui commence là. Suivez-le jusqu’à un gros carrefour. Prenez à gauche et suivez le fléchage de ronds rouges.

Peu avant de sortir de la Vaivre, avant un virage à gauche, un petit chemin part à droite et mène à l’étang Colin.

Légende de la Vaivre : Hervé Thiry-Duval raconte dans Contes et Légendes de Haute-Saône et du Territoire de Belfort que l’étang Colin est le repaire d’une vouivre. Un chasseur nommé Roland Magnin aurait tué un sanglier à proximité et, vengeresse, la vouivre lui serait apparue sur un cheval sans tête et l’aurait transformé en cochon avant que ses amis ne l’abattent.

Revenez sur vos pas et sortez la forêt en reprenant le fil des ronds rouges. Vous suivrez la D24 jusqu’à repasser la Savoureuse. Juste après le pont, vous prendrez la ruelle qui se présentera à droite. La dernière maison sur votre gauche avant de franchir le canal est l’un des trois anciens moulins que comptait le village. Celui-ci fabriquait de la farine et a été transformé en scierie en fin du 19ème siècle. Deux autres moulins étaient situés en aval : l’un, en plus de la farine, possédait une ribe et produisait du tanin à partir d’écorces de chêne. L’autre possédait un foulon à chanvre.

L’étang Colin : il a été acheté par le Conseil Général du Territoire de Belfort pour le protéger en raison de la présence de drosera intermedia, de milans noirs, de lézards vivipares et de loches d’étang. C’est aussi un lieu de ponte pour les salamandres tachetées, les grenouilles rousses et vertes. Un petit ponton d’observation vous permettra d’approcher au plus près ces végétaux rarissimes et d’entrer sur cette tourbière en formation.

Franchissez le canal en empruntant la passerelle prévue à cet effet et rejoignez la D465. Longez-la dans le sens de la montée. Passez devant l’ancienne école. En 1914, le village de Chaux comptait trop d’enfants pour son école et pensa, dans un premier temps, construire une nouvelle école au centre du village. Seulement, que seraient devenues les deux salles déjà existantes ? Finalement, il fut décidé de construire une seconde école, dans le haut du village.

Pont d’Arromanches

Peu après, un magasin de sport de montagne sied sur l’emplacement de l’ancienne usine du village. La tournerie fabriquait des bobines et des accessoires pour l’industrie textile. L’usine employa jusqu’à 150 personnes. Si l’on ajoute une usine située en contrebas du charnier de Bellevue, la commune offrait 200 postes de travail. Ajoutez à ces ouvriers les troupes en cantonnement aux Eparses pendant la 1ère guerre mondiale et vous comprendrez mieux que la commune ait pu compter jusqu’à quatorze cafés et autres bistrots.

Le pont d’Arromanches : c’est une partie d’un pont flottant importé par les Américains lors du Débarquement en 1944. Les Américains installaient à proximité des côtes des quais flottants à vérins pour s’adapter à la marée. Une fois débarqués, le matériel était acheminé jusqu’aux côtés sur ces ponts flottants construits pour l’occasion en Angleterre. Celui de Chaux est daté de 1943, comme en atteste une plaque apposée en-dessous de lui. Il remplace un pont de pierre que les Allemands avaient fait sauter pour empêcher les chars alliés de franchir la rivière et d’accéder à leurs retranchements dans la forêt de la Vaivre, lieu où ils ont été les plus difficiles à déloger. Le pont de pierre fut remplacé dans un premier temps par une passerelle en bois qui ne laissait vraisemblablement passer que les vélos et les piétons.
Dans le Territoire de Belfort, il en existe un second (qui a été restauré) à Foussemagne. En France, il n’en subsiste plus qu’une dizaine.

Vous suivrez ensuite la direction du stade en prenant la rue des Oiseaux sur votre gauche. Au stop, continuez tout droit, franchissez la voie ferrée et tournez à droite. Montez au stade en suivant la route et poursuivez sur le chemin. Vous passerez à proximité d’un terrain de BMX.

Lorsque vous entrerez dans le bois, prenez la première à gauche et rendez-vous au charnier de Bellevue. Là, ont été exécutés trois résistants du massif de la Planche.

Cheval solitaire

Continuez tout droit. Attention aux ronces. Rassurez-vous, le chemin redevient vite très propre. Le coin offre une très belle vue sur les étangs alentours, ainsi que sur la Tête de Chien, une bosse typique des premiers contreforts vosgiens. Vous passerez à proximité d’une ferme qui élève des chevaux comtois et ferez bientôt face à une propriété privée qu’il vous faudra contourner par la droite en grimpant le talus pour vous retrouver sur le large chemin du fort Dorsner. Vous prendrez ce large chemin de cailloux fléché d’une bande blanche et d’une bande rouge dans le sens de la descente, c’est le GR5.

Quand ce large chemin se séparera en deux, vous repiquerez à gauche, entre deux étangs, avant de remonter sur la butte. Au sommet, prenez à droite et descendez un petit chemin qui vous fera passer à proximité du cimetière, puis de l’écopoint. Traversez la route, la voie ferrée et longez cette dernière en prenant le chemin qui commence-là.

Avion mitrailleuse à Chaux pendant la 1ère guerre mondiale

Quand vous arriverez près de la croix du choléra qui date du XVIIème siècle, tournez à gauche. Au terme du chemin, et juste avant de vous retrouver rue du Monument, vous verrez un petit monticule sur votre droite, coiffé de petits arbres. Imaginez que pendant la 1ère Guerre Mondiale, il mesurait deux mètres de plus en hauteur. En réalité, à cette époque-là, se tenaient les hangars de l’aérodrome et ce monticule de cailloux servait à régler les mitrailleuses des avions militaires. A l’époque où elles tiraient à travers les hélices, la coordination était importante ! L’avion était placé non loin, queue relevée du sol et les réglages pouvaient commencer.

Au terme de votre périple, vous pourrez admirer la statue de Jeanne d’Arc qui orne le monument aux morts. Cette statue est remarquable dans le sens où il est rare que les monuments militaires soient surmontés d’un symbole religieux. Visiblement, ce fait rarissime serait dû à la grande influence du curé de l’époque.

Voir en ligne : Pour en savoir plus sur la flore de l’étang Colin.

Erratum : sur la carte, vous devez lire "Ferme Morcely".

Remerciements à Pascal Faivre, conseiller municipal à Chaux pour les informations et certaines images.

Une randonnée découverte est organisée le 26 juin 2011. Les commentaires viseront à retracer la présence militaire dans le village. S’inscrire en mairie.

Les deux photographies en noir et blanc sont issues des archives départementales du Territoire de Belfort.