Pierre Joseph Desault

, par  Karine
Pierre Joseph Desault

Pierre Joseph Desault est né le 6 février 1738 à Vouhenans, une petite commune du Pays de Lure en Haute-Saône.

Issu d’une famille modeste, il est éduqué par les Jésuites et renonce finalement aux Ordres pour la médecine et les mathématiques.

Sans argent pour suivre des études de médecine, il devient l’assistant du chirurgien-barbier de son village avant d’obtenir le poste de chirurgien-barbier à l’hôpital militaire de Belfort.

A 22 ans, il arrive à Paris et ouvre deux ans après un cours privé d’anatomie qui connaîtra très vite un immense succès. Comme il n’est pas médecin, il ouvre ce cours sous le nom d’un autre. A la même époque, Antoine Petit enseignait l’anatomie au Jardin du roi. Desault suivra ses cours et ceux de ses confrères. Il acquerra auprès d’eux facilité de parole et aisance.

C’est Antoine Louis qui financera sa thèse en 1796. Desault fut le premier à soutenir à la toute nouvelle Académie royale de Chirurgie.

Créateur de la première clinique chirurgicale, il enseignera son savoir et inventera l’anatomie des régions pour guider la main de ses élèves dans les zones les plus craintives. C’est son élève Xavier Bichat qui publiera les cours qu’il dispensait.

L’histoire a retenu que ce médecin était allé soigner Louis XVII lorsqu’il était emprisonné à la Tour du Temple en 1795. Malheureusement, ce médecin qui révolutionna l’art de la chirurgie mourut quelques jours après, laissant planer un mystère autour de cette intervention.

Le médecin

 C’est lui qui, le premier, a enseigné l’anatomie sur des cadavres et non plus sur des planches suspendues aux murs ou des morceaux de cire.
 Il a inventé des appareils pour réparer les fractures.
 Il est le premier à utiliser des sondes de gomme dans le traitement des maladies des voies urinaires.
 On considère qu’il est l’inventeur de la néphrologie (spécialité qui traite les maladies des reins).
 Il est l’un des premiers à avoir pratiqué la trachéotomie.

Les postes qu’il a occupés

 1764 : élève de Jean-Louis Petit et des chirurgiens célèbres de l’époque
 En même temps : Professeur à l’école pratique
 1776 : membre du collège de chirurgie. Après avoir soutenu sa thèse de médecine, il est admis à l’Académie Royale de Chirurgie.
 1782 : Chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité
 1788 : Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu ; il va y installer une salle de dissection.
 1788 : crée la première clinique chirurgicale, elle connaîtra un immense succès et recevra de très nombreux étudiants français et étrangers.
 1793 : membre du comité de santé des armées et professeur de clinique chirurgicale à la nouvelle école de santé.

La Révolution

Pendant les événements, il s’est consacré aux malades et aux blessés. Mais victime de la calomnie, il sera emprisonné en mai 1793 et libéré grâce à une pétition de ses confrères.

La rumeur lors de sa mort en 1795 dit qu’il a été empoisonné pour avoir refusé d’exécuter les projets criminels du gouvernement révolutionnaire qui souhaitait voir disparaître le fils de Louis XVI. L’autopsie n’a rien révélé.

Ses écrits

  Traité des Opérations chirurgicales
  Traité des Fractures et Luxations (posthume)

Qu’est-ce qu’un chirurgien-barbier ?

Au Moyen-Age, l’Église condamne la chirurgie. Conséquence, les médecins, pour la plupart tous ecclésiastiques, doivent abandonner sa pratique. Du coup, ce sont les arracheurs de dents, les forains ou les barbiers qui réaliseront les actes de petite chirurgie pendant des siècles.