Conliège l’ermitage, vingt minutes d’arrêt... (39)

, par  Eustache, Karine

Distance estimée : 12 km
Dénivelé cumulé montant : 320 m
Temps estimé : 5 h en prenant le temps de visiter les sites.
Numéro carte IGN Randonnée : 3226 ET - 1:25000

Randonnée effectuée le : 18 octobre 2009

Parking : rue des châtaigniers à Conliège. Pour y accéder, tournez à gauche entre l’église et la fontaine quand vous venez de Lons (rue Haute), puis encore à gauche, rue de Chonay.

Revenez à pied rue Haute et montez-la. Admirez les niches et les statues de la vierge, tournez à gauche juste après l’oratoire (rue du Four) et montez le chemin en herbe.

Suivez le canal empierré et poursuivez l’ascension.

Arrivé à l’ancienne gare de Conliège, prenez le deuxième chemin sur votre droite (panneau "Conliège par tunnel éclairé"). Vous êtes maintenant sur l’ancienne voie ferrée PLM, recouverte de sable fin. C’est la Communauté de Communes du Bassin Lédonien qui a réhabilité l’ancienne voie de chemin de fer Perrigny - Revigny. Elle avait été ouverte en 1891 et fut fermée en 1938. En cliquant sur notre lien vers le site de Stéphane Vercez, vous pourrez vour rendre compte des travaux de remise en état qui ont été effectués. L’exploration de ces tunnels est vraiment originale.

Mais revenons à notre randonnée... Vous pourrez voir d’anciennes tuffières (l’eau de source très chargée en calcaire forme des concrétions de tuf, la roche ainsi obtenue peut servir de pierre de construction) le long des voies. Notamment, avant de parvenir au viaduc du Vertaneul.
 1er tunnel : le tunnel de la Diane (source captée sur votre gauche) ou de Conliège se situe au lieu dit du Vertancul. Ce conduit mesure 889m et il est entièrement éclairé. A 600m, vous pourrez visiter deux échappatoires créées pour poser des explosifs et faire écrouler le tunnel en cas de besoin, ils sont munis d’une cheminée et d’un escalier qui mène à des galeries supérieures. Ce tunnel a accueilli la champignonnière de Fontenaille, lieu-dit que vous découvrirez en même temps que la maison du garde-barrière et la fontaine auprès de laquelle nous repasserons tantôt... Traversez la route qui mène de Briod à Publy et suivez la voie.
 2ème tunnel : le tunnel des Tilleuls mesure 254m, son éclairage ne devrait pas tarder à être mis en route. En attendant, allumez votre lampe de poche.
 Le tunnel des Tilleuls est suivi d’une tranchée couverte de 90m.

A sa sortie, sur la gauche, une "place" se dégage et un petit sentier non fléché vous fera descendre dans un "entonnoir", jusqu’au tunnel des Cent Marches qui passe sous le remblai de la voie ferrée. Ce remblai avait été rendu nécessaire par une lacune importante dans le flanc montagneux.

Pont ferroviaire métallique de La Guillotine

Remontez sur la voie Lons - Champagnole et admirez les traverses qui sont restées au sol.

 3ème tunnel : le tunnel de Revigny est long de 247m, il n’est pas encore éclairé, les lampes seront utiles.
 4ème tunnel : le tunnel de La Guillotine est original dans le sens où il est composé de deux galeries ! La première galerie débouchant sur un terrain instable, une autre a été creusée plus à gauche.
 Le tunnel de la Guillotine débouche sur le pont métallique du même nom. Cet ouvrage d’art ajouré ne pourra que susciter votre admiration tant il s’intègre somptueusement dans la nature qui l’entoure, créant comme une pergola robuste et tendre à la fois. Les impressionnistes auraient sans doute beaucoup aimé.
 5ème tunnel : en quittant le pont de La Guillotine, vous traverserez la galerie ajourée de Revigny. Elle ne mesure que 40m.
 6ème tunnel : il s’agit de la galerie de la Faîte, mais elle est fermée (propriété privée) et il vous faudra prendre le sentier qui monte à sa droite pour rejoindre le plateau.

En quittant la voie PLM, vous déboucherez sur la route de Publy, que vous prendrez à gauche.

Quelques dizaines de mètres plus loin, vous arriverez au panneau d’information de La Guillotine. A cet instant, vous avez le choix entre suivre le GR 59 pour vous rendre au belvédère de La Guillotine ou raccourcir un peu votre parcours en suivant la route jusqu’au belvédère des Tilleuls.

Vue sur Lons-le-Saunier depuis le belvédère des Tilleuls

Le belvédère des Tilleuls offre une vue sur le bassin Lédonien et sur La Bresse. Quittez-le et poursuivez l’aventure en redescendant à la fontaine de Fontenaille avant de remonter à la 1ère croix des solstices. Prolongez jusqu’au belvédère de Fontenaille. Revenez à la croix et imaginez qu’elle servait à marquer l’un des solstices lorsqu’on se tenait sur la place de l’église de Conliège.

Après ce petit détour, reprenez le Sentier des Chamois. Méfiez-vous, car si ses débuts sur la crête, au milieu des pins et des cairns est fort agréable, il devient vite sportif ! Vous devrez vous méfier de son devers, de ses marches et des troncs qui l’encombrent.

Avant d’emprunter la portion précitée, ne manquez pas de penser à Renart et Tybert, les héros du Roman de Renart en passant à proximité de la croix de Charnay. On imagine bien Tybert monter à son sommet pour manger son andouille au nez et à la barbe du goupil. Le son des trompes de chasse et les aboiements des chiens d’une journée de chasse ne manqueront pas de vous mettre dans l’ambiance !

A l’issue de la partie sportive, le belvédère des Chamois vous récompensera de vos efforts. Il est accompagné d’une retenue d’eau et suivi d’un escalier sec, mais bref.

Toujours en suivant le GR 59, vous parviendrez au Rocher de la Vierge. Cet énorme bloc s’est détaché de la paroi rocheuse, mais n’a pas dévalé sur le village de Conliège ! Faites-en le tour et vous découvrirez un petit oratoire érigé en remerciement à la Vierge qui a épargné le village.

Non loin de là, vous découvrirez la Fontaine à l’Ermite. Une source est entourée de pierres plates qui forment un rectangle et un petit bassin.

Abords de l’ermitage

Telle une fontaine de Jouvence l’Ermitage qui la suit effacera tous vos efforts ! Sa beauté et sa simplicité sont une véritable félicité ! Antérieur à 1480, ce lieu baigné de lumière a été enrichi d’une chapelle édifiée par Claude Robin en 1605. Son toit de laves ou de lauzes (pierres plates du plateau) est d’une sérénité évidente. L’ensemble est serti de quelques bâtiments, mais surtout de jardins dont on pourra imaginer qu’ils ont accueilli des espèces rares. Ne manquez pas de saluer le gisant qui se trouve à proximité du porche qui clôt les jardins. Un vestige de vigne occupe l’une des terrasses supérieures et l’audacieux clocheton sonnera l’heure du retour.

Quittez l’enceinte par où vous avez pénétré et descendez à droite. Vous pourrez bientôt saluer sainte Anne, dans un petit oratoire.

Le sentier vous ramènera à l’ancienne gare de Conliège dont vous longerez l’ancienne passerelle.

Après la gare, reprenez le sentier du matin sur votre droite. A la patte d’oie, suivez les murs de pierre plates plutôt que de repasser dans le village, ils vous déposeront directement à votre point de départ.

Néanmoins, je ne saurais trop vous conseiller de repasser par la rue Haute et d’en prolonger l’exploration. En effet, la légende rapporte qu’un jour un berger aurait trouvé une image sainte dans une grotte située à proximité de la source de la Diane. Il aurait pris cette image et l’aurait déposée à l’église, dont elle aurait disparu le lendemain. Le berger la retrouva dans sa grotte originelle. Il la redescendit. Elle disparut à nouveau et alla se loger dans les rameaux d’un gros arbre à l’extrémité de la rue Haute. La confrérie de Notre-Dame de Lorette érigea une chapelle en lieu et place de l’arbre.

Et s’il vous reste encore un peu de temps, pensez à visiter la chapelle St Etienne de Coldre et les vestiges de l’enceinte du camp romain.

***

Renart, Tybert et l’andouille

Croix de Chanay

Au Moyen-Age, les temps étaient durs et la famine fréquente. Au détour d’un chemin, Renart, qui errait à la recherche d’une proie, tomba sur Tybert le chat qui lui avait tantôt joué un tour... Quand il aperçut le goupil, Tybert sortit les griffes. Il savait que Renart ne manquerait pas de se venger et il avait pris garde d’éviter Maupertuis afin de ne pas le rencontrer.

Renart affecta de n’y plus penser et salua le chat. Le chat répondit poliment et n’osa pas refuser l’offre de Renart qui lui proposait de chercher une proie ensemble.

En suivant un grand chemin, ils trouvèrent une grosse andouille qui avait dû tomber d’un chariot.

Renart s’en empara le premier et proposa à Tybert d’aller la manger et la partager dans un endroit moins exposé. Tybert proposa aussitôt de le mener au pied d’une croix où ils seraient bien à leur aise. Renart accepta et se laissa conduire.

Tybert se demandait comment il allait pouvoir récupérer l’andouille et ne faisait que peu confiance à Renart. Voyant que ce dernier laissait traîner l’andouille au sol, Tybert déclara que c’était sale et qu’en plus, en la prenant à pleine dents, Renart bavait dessus. Après l’avoir laissé se fatiguer à traîner l’andouille, le chat proposa au goupil de lui montrer comment la tenir de manière moins sale et moins fatiguante.

Renart se dit que s’il laissait le chat s’en saisir, ce dernier se fatiguerait à la porter et qu’au moment du partage, il n’aurait plus la force de le poursuivre quand il la volerait et s’enfuyerait.

A peine le chat se fut-il saisi de l’andouille qu’il partit en courant et grimpa sur une croix au sommet de laquelle le goupil ne pouvait en aucune façon l’y rejoindre. Renart n’était pas assez agile !

Renart tempêta, réclama sa part, promit au chat de rester au pied de la croix jusqu’à ce que la soif et la faim le forcent à en descendre, rien n’y fit. Le chat commença à déguster l’andouille et Renart ne reçut sur le nez que quelques miettes que le chat laissa volontairement échapper.
En rage, Renart déclara qu’il ne bougerait pas, dut-il en mourir !

C’était sans compter sur les chasseurs qui arrivaient... au son des cors et des aboiements des chiens, Renart eut tôt fait de rompre son serment et se sauva !

Voir en ligne : Stéphane Vercez : trains anciens du Jura, ligne PLM Lons - Champagnole

Cistes n° 57390, 19573, 19574, 19061, 19059, 19079, 22113, 17359, 63673.