Impasse vauzenin.

, par  le riolu

Impasse Vauzenin.

Dans cette rue n’existait qu’une maison. Vous ne pourrez pas la voir : en effet après avoir été longtemps une vauzenin (ruine) on a fini par l’abattre.
Le père Matthieu y habitait. C’était un homme bon qui aidait tout un chacun et donnait son argent aux plus pauvres, du moins le croyait-il. Il acceptait chez lui tout roulier (voyageur) perdu ou qui désirait simplement passer la nuit au chaud.
Un fouletot (mauvais génie) envieux et accariatre ne supportait pas sa gentillesse et son amabilité. Tous les hivers, il profitait d’un coup de vent pour arracher quelques tuiles, à l’automne il bouchait la cheminée. Un jour il réussit à y lancer un feu de cheminée mais, mal organisé, celui-ci s’arrèta faute de combustible. Au printemps, il fit sauter les arrivées d’eau. Son plus grand exploit fut en été : il réussit à écarter tous les nuages (pourtant en Franche-Comté on a bien l’impression qu’il pleut au moins tous les jours et toutes les nuits : regardez comme le paysage est vert). Il réussit à créer une sécheresse qui ruina tout le potager.

Le père Matthieu désespéré partit demander à ses voisins un lopin de terre pour y cultiver quelques planches. il finit par trouver un endroit, dit, Sur les Fosses quon appelle actuellement la rue des planchettes. Comme il devait absolument cultiver son jardinet pour survivre, il quittait de plus en plus sa maison et de plus en plus longtemps. Le fouletot en profitait pour détruire petit à petit la maison. Il ne lui fallut que quelques années de labeur acharné pour décourager le père matthieu qui dut s’expatrier.
Ne trouvant plus de souffre douleur, il partit chercher fortune ailleurs en laissant une vauzenin. Personne n’osa la remonter ni y habiter, elle finit par disparaître. Seul le nom est resté.

Le riolu.