rue pied de roche

, par  le riolu

rue Pied de Roche

Simon, le fils du pattier, avait grâce aux yeux de Nicole, la fille du plus chirr (riche) armailli ( paysan) de Sagona. N’étant pas un drouillon (coureur de filles) il était enjôlé par la belle. Sachant leurs amours impossibles, ils se beuillérent (voir, regarder) en cachette.

A la reveuillée (matin) d’un jour d’automne, Simon demanda au père de sa belle la permision de faire son taboulage (fréquentation entre promis). En colère, le touéro (patron) lui fila une avoinée qui le laissa tout en dreillons (guenilles). Toute la journée ils allèrent, cirotte, lairotte (de ci, de là) au vu et su de tous et à la nuit tombée disparurent.

Le lendemain, tout un chacun partit à la recherche des deux amoureux mais sur le roueneu (crépuscule), des rabasses (trombes d’eau) et de éclias (éclairs) interrompirent toutes les recherches. La punition du ciel dura, dura. Les marais débordèrent et le trou de pied de roche ne put servir de déversoir car il s’y formait un bouchon d’oave (eau).

Le lendemain, aux sources d’Arcier, le père Matthieu vit sortir de la fontaine des branches de laurier tressées en couronne, et l’on comprit où étaient les jeunes gens. C’est pourquoi vous pouvez voir barrer (fermer) la perte, une grille de fer forgé où s’entrelacent un blaireau et une colombe, dans une couronne de laurier. Cela dissuadera peut-être les jeunes beuzenets (idiots) d’en faire autant.

Le riolu