rue de la fontaine

, par  le riolu

Chez la cousine de la Berthe.

rue de la fontaine

La cousine de la berthe, la Mathilde, habitait non loin de là. Cette femme acariâtre et avare, avait appris l’histoire des poums (pommes).
Un soir de la Noue (Noêl), on toqua à sa porte. Ayant jeté un regard soupçonneux par le judas, pensa reconnaître le trolard (vagabond) de la Berthe. Elle lui ouvrit sa porte pensant en tirer bénéfice.
L’homme lui demanda l’hospitalité pour la nuit. En ragonnant (ronchonnant), la Mathilde lui versa une soupe clairette. Et au moment d’aller se coucher le roulier (routard) lui dit enfin : - "Ce que tu feras demain à la pique du jour (matin), tu le feras tout au long de ta vie". - "D’accord, d’accord ! Posez votre couteau et votre briquet là ! Je ne veux ni crime, ni feu cette nuit !"

Ca y est, c’était le bon ! La fortune de la Mathilde était faite. Que d’or, que d’or en perspective. Elle attendit que le roulier aille se coucher, tendit une oreille dans la grange. Pas de bruit, c’était bon. Elle alla chercher au fond de l’armoire, sous la planche, une cassotte (petite boite) qui ne payait pas de mine, elle l’ouvrit, ota le chiffon qui protégeait son trésor et contempla sa fortune, ainsi éblouie pendant longtemps, avant d’y plonger les doigts et enfin les mains, puis les bras.
Toute la nuit elle compta son or, le caressa, le frottant, le recompta, espérant être en train de les manipuler quand (au moment) le champ du coq. Mais elle s’endormit. Le lendemain à la reveuillée (au matin), la nature étant exigeante, elle courut derrière chez elle, releva ses jupons, s’accroupit pour faire pipi. Comme elle était le coeuche (cul) à l’air, elle commença par mouiser (péter) avant de quisser (pisser). Ce vent qu’elle lâcha fut terrible, et sa trissette (giclée) très abondante. Tant que cela n’eut point de fin,

C’est ainsi que naquit la rue de la fontaine et parfois tout le village est inondé par l’eau qui vient de là, surtout lorsque l’orage tonne.

Le riolu