Le site carrier de Baume-les-Dames (25)

, par  Eustache

Sur les hauteurs de Baume-les-Dames, se niche un site archéologique datant des XVII & XVIIIe siècles.

Redécouvert et mis en valeur à la fin du XXe siècle, La visite peut se faire librement, ou guidée avec l’OT de Baume.

L’accès au site peut se faire au cours d’une randonnée, ou encore directement par le Chemin Forestier de la République (sortie de Baume par la D50, direction A36)

(coordonnées géographiques du site : 06°21’33" N - 47°21’46" E)

Petite visite guidée...

Le front de taille

escaliers en façade

Depuis le XIIe siècle, la carrière a été exploitée pour la construction (ou reconstruction) des maisons de Baume et de ses remparts. Elle fournissait aussi bien des pierres plates (calcaire feuilleté) que des gros blocs à tailler dans le calcaire compact.

Au moment de la construction de l’église St-Martin, en 1618, elle fut réservée à son approvisionnement en pierres.

La terrasse de taille

De la carrière, les blocs étaient acheminés à la terrasse de taille, où il étaient calibrés grossièrement en fonction des besoins.

Les carriers pouvaient rejoindre le plan inférieur par un escalier intégré à la façade de l’abri.

A ce niveau, en prenant un peu de recul, on a un bel aperçu de l’ensemble du bâti.

façade de l’abri carrier

la forge.

Laves en encorbellement de la forge

La porte de gauche s’ouvre sur une pièce circulaire, bien sûr montée en pierres sèches.
Dans la partie basse, une banquette de pierre en fait le tour.
Sur la gauche, l’entrée du foyer de forge où les carriers rectifiaient leurs outils émoussés.
La ventilation du foyer était assurée par un long conduit d’aération horizontal débouchant sur la façade ouest.

En levant à peine la tête, on ne peut qu’admirer la voûte en encorbellement qui ferme la partie haute, à l’exception d’un conduit d’évacuation des fumées... Cet assemblage, un peu endommagé par les ans mériterait néanmoins une petite réfection de sauvegarde...

L’abri

La pièce d’à côté est un abri qui permettait de se protéger des intempéries, de prendre un peu de repos, et à entreposer du matériel.
Elle n’a pas de foyer.
Circulaire elle aussi, elle conserve sa voûte intacte.

mur et plafond de l’abri

Terrasses de stockage et quais de chargement

quai de chargement

Devant la porte de l’abri, huit marches intégrées au mur conduisent à une terrasse située juste en contre-bas de celle de taille.
A l’autre extrémité : la zone de chargement et de schlittage.
C’est là que les blocs étaient chargés sur des schlittes et dévalaient la pente par un étroit couloir de schlittage (long d’une centaine de mètres), jusqu’au quai de déchargement.

fin du couloir de schlittage

Là les attendaient des chars à bœufs qui finissaient de les conduire plus tranquillement au bourg...

A quelques centaines de mètres plus en aval, le chantier de construction de l’église St-Martin...
Elles passaient alors entre les mains de tailleurs de pierres qui les travaillaient en fonction de leur emplacement final.

Église St-Martin et maison des frères Grenier

A l’arrêt de l’exploitation de la carrière, au XVIIIe siècle, le site ne fut pas abandonné pour autant : les abris ont été utilisés par les vignerons dont les cultures occupaient les nombreuses terrasses (encore des murets de pierres sèches...) que l’on peut encore deviner de part et d’autre du Chemin des Combes.