La Fente de Babre - Baume les Dames (25)

, par  Eustache

A Baume les Dames, au départ du quartier « des Pipes », au confluent du Doubs et du Cusancin, voici une petite randonnée qui permet de découvrir la Fente de Babre, curiosité géologique, ainsi quelques points de vue sur la petite cité baumoise et la vallée du Doubs.
Le retour se fera sur l’ancien chemin de halage devenu véloroute européenne.
On pourra stationner devant l ’ancienne usine de pipes Ropp (devenue éco-musée, mais lui aussi fermé, pour raisons de sécurité).

Balisage : GR59 ou PR bleu/jaune

Distance : 8 km
Dénivelé : 250 m
Temps de marche : 2 h 45
Carte IGN 1:25000 : 3423 ET

La Fente de Babre

La Fente de Babre

A partir du pont sur le Cusancin, quelques centaines de mètres en amont du parking, c’est le GR 59 qui nous accompagnera sur les hauteurs dominant le méandre du Doubs de Lonot.
En quittant la petite départementale, le chemin, caillouteux sur quelques dizaines de mètres, se poursuit agréablement en sous-bois, tantôt route agricole ou forestière, tantôt sentier. On s’élève tranquillement jusqu’au rebord de la falaise qui domine le bassin de Gondé.
En cette saison, on est accompagné par différentes fragrances des fleurs blanches des arbustes qui bordent la piste. Et sur la crête, c’est une explosion de troènes odoriférants et géraniums en fleurs !

En continuant notre cheminement, on se rend bientôt compte que la vue sur la vallée est occultée par un rideau végétal inhabituel quand on chemin en corniche. Offrant un havre favorable, des arbres de différentes essences ont largement colonisé le fond de la belle diaclase que nous longeons depuis un bout de temps. Puis la barrière rocheuse engazonnée se matérialise à l’occasion d’une absence de végétation dans la crevasse et nous permet de mieux l’apprécier. On suit la Fente de Babre sur au moins deux cents mètres avant que le sentier quitte le front de la falaise.

En trois cents mètres, on rejoint un petit belvédère qui offre une vue sur la vallée du Doubs et le hameau de la Grange Ravey. Puis l’on reprend le fil du sentier, sur le rebord boisé de la falaise nord du Bois de Babre. A peu de là, en septembre 1944, les combats du Maquis ont laissé deux hommes sur le terrain : une stèle leur est dédiée, à cinquante mètres du sentier que nous suivons.

Nous amorçons la descente vers le Doubs, et bientôt quitterons le balisage du GR 59 pour suivre celui des sentiers « jaune et bleu » locaux.
Attention, après une belle descente sur un sentier rectiligne et une épingle à droite, c’est un ancien chemin de débardage forestier qui prend le relais... mais à 250 mètres de là, le balisage faisant défaut, il ne faut pas manquer sur la gauche, le cairn (à cette époque dissimulé dans les herbes hautes !) qui amorce la sente que nous suivrons jusqu’au Doubs.

Sur les rives du Doubs

écluse du bras de décharge à Lonot

Il y a quelques années encore, le chemin de halage n’était qu’un chemin en stabilisé suivant la voie navigable... il est aujourd’hui devenu « autoroute » ! Impeccablement bitumé, théoriquement interdit à tout véhicule à moteur et aux cavaliers, c’est l’Euro-Véloroute Nantes/Budapest qui nous ramènera à notre point de départ. C’est long et monotone... Heureusement, à mi-parcours, l’écluse de Lonot offre un moment « récréatif ». Comme toutes ses semblables, l’écluse n° 39 a été automatisée... plus d’éclusier...

L’abandon du « Projet Dément » de canal à Grand Gabarit des années 80 à 90 a permis de sauvegarder la vallée du Doubs. Sur la voie fluviale Rhin Rhône, les péniches ont disparu a profit de la navigation de plaisance.
Il reste néanmoins l’essentiel des ouvrages construits sur le cours du Doubs. A Lonot, c’est l’écluse du bief parallèle (bras de décharge) qui vaut le coup d’œil. Le canal de fuite a été muré il y a longtemps déjà, et en aval un petit bassin parsemé de nénuphars jaunes offre un port d’attache au « Jouffroy », bateau touristique des bassins baumois.

Reprenant notre chemin, on pourra scruter la falaise d’escalade sur l’autre berge, et l’entrée verticale d’une petite grotte à laquelle on pourra aller jeter un coup d’œil après la balade.

A Gondé, un pan d’Histoire Baumoise

la grande cheminée de l’usine des Pipes

En arrivant au confluant du Cusancin, la balade est quasiment bouclée...
A gauche, au bout d’un pré de fauche, la grande cheminée de l’usine nous interpelle pour un petit tour du propriétaire, mais avant cela, on ne manquera pas d’aller jusqu’au « Pont des Pipes » d’où le point de vue sur le bassin de Gondé nous ramènera plus de 230 ans en arrière :

Le Palmipède
Le tout premier bateau à vapeur imaginé et élaboré par le jeune Marquis Claude Dorothée de Jouffroy d’Abbans, était surnommé « le Palmipède » .
C’est en juin et juillet 1776, que l’engin qu’il mit au point fit ses premiers essais sur le Doubs, dans le bassin de Gondé.

Un chaudron de cuivre, un piston, une transmission par chaîne, une poulie et l’énergie dégagée par la machine à vapeur mettait ingénieusement en action une paire de rames...

C’est ce mouvement évoquant le battement de palme d’un oiseau aquatique qui donna son surnom au premier pyroscaphe, ancêtre des steamers...
D’autres infos

L’usine des pipes
C’est vers 1890 que l’industriel Eugène-Léon Ropp (1830-1907), originaire de Bussang (Vosges), implante son usine de tabletterie dans l’ancien moulin Sicard, alors situé sur la commune de Cour (rattachée à Baume-les-Dames en 1895). Deux critères ont guidé son choix : l’abondance des merisiers, matière première indispensable pour la fabrication des pipes qui constituent sa spécialité, et la présence d’un cours d’eau au débit suffisant pour actionner ses machines.
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voir aussi Le diable du Châtard - Baume-les-Dames (25)

Randonnée effectuée le : 13 juin 2010