La vache montbéliarde Une petite interview en toute intimité avec la star de nos prairies !

, par  Domi, Eustache, Karine, Mitch

Il existe, un animal qui rumine, qui fait "Meuh !"
et qui parfois devient fou…

"Hymne à la vache"

Eh oui, que deviendrait notre Franche Comté sans son espèce emblématique qu’est la vache Montbéliarde ?

C’est grâce à notre belle vache que nous pouvons avoir sur nos tables ces fromages qui font la réputation de nos pâturages et de notre savoir-faire !

Ah ! Si le Comté nous était conté,
dit la pub…
Que dire alors du Morbier,
du Vacherin Mont d’or,
de notre unique Cancoillotte,
du confidentiel Bleu de Gex,
de notre Raclette,
de L’Edel de Cléron ?

La Vache qui rit

Notre belle Montbéliarde en rit encore.

Notre journaliste Ferréol a rencontré Marguerite, belle montbéliarde pleine de charme, au milieu d’un pâturage.

Ferréol : « Madame la Vache, pouvez-nous nous donner l’origine de votre race ? »

Marguerite : « Mes ancêtres sont arrivés dans la région de Montbéliard au XVIIIème siècle, avec des Mennonites d’origine Bernoise en Suisse.
En effet, ils ont amené une cousine de la Simmental suisse et ils ont procédés à des croisements avec les races locales Fémeline et Touraches.
Ces croisements ont abouti à notre premier nom celui de « vache Comtoise » ou précédemment « Franco-suisse. »
Notre race a été reconnue en 1889 grâce à l’effort d’hommes comme Georges Cuvier ou Jules Viette alors ministre de l’agriculture et député de Montbéliard. Dès lors c’est sous le nom de « Vache Montbéliarde » que nous avons été enregistrées. »

Ferréol : « Est-il facile de vous différencier de vos cousines ? »

Marguerite : « Je suis très coquette et ma robe pie rouge est unique. Mes taches sont bien délimitées. Ma tête, ainsi que mes membres et mon ventre, sont blancs. Mes cornes sont courtes, en croissant, lorsqu’on ne me les enlève pas.
Je suis assez grande puisque je mesure 1m45 au garrot et j’accuse un poids de 700 kg sur la balance… Surtout, pas de commentaire ! »

Ferréol : « C’est vrai que vous êtes très jolie avec vos cornes et votre belle cloche ! Mais quelle est l’originalité de votre race ? »

Marguerite : « Vous savez, nous avons de nombreuses qualités, nous sommes en effet classées comme « race mixte à tendance laitière. » Vous vous en doutez, nos 7600 kg par lactation de lait riche en matière sèche est la base de ces nombreux fromages AOC, Comté, Morbier, Mont D’Or, etc.

D’ailleurs nous sommes souvent jalousées par nos cousines des Alpages et de France, car, n’ayons pas peur de le dire, c’est notre race qui est à l’origine de tous les principaux fromages d’AOC français !! Eh oui !!

Et puis, cher Monsieur, je n’ose pas…Comment dire ??? Nous sommes aussi réputées pour notre fertilité et notre longévité. Nous sommes également réputées pour notre capacité à valoriser les fourrages et enfin pour notre résistance aux maladies. Voilà tout ce qui fait notre valeur aux yeux des éleveurs.

En plus nous sommes de bonnes marcheuses et le plein air intégral des alpages ne nous fait pas peur. Au contraire, il nous donne ce si beau teint que beaucoup nous envient !!!

En somme, nous sommes uniques et très appréciées dans le monde entier. D’ailleurs, ma cousine Mirabelle est même partie en Afrique du Nord ! »

Ferréol : « Merci beaucoup pour ces quelques mots, Marguerite, nous porterons désormais un regard différent sur les merveilleux fromages AOC de nos assiettes ! »

Petit historique

D’après "le dictionnaire des communes du département du Doubs" (volume 4 - éditions Cêtre - 1984), l’histoire de la naissance de la Montbéliarde sur le pays de Montbéliard est assez complexe.

Au début du XVIIIe siècle, des mennonites anabaptistes bernois, victimes de persécutions dans leur pays, furent accueillis sur les terres des princes protestants de Wurtemberg. Ces fermiers étaient déjà réputés pour leurs qualités d’éleveurs.

Mais les familles installées sur la seigneurie de Clémont (sur la commune de Montécheroux) en furent rapidement chassées par le Baillage de Baume, dont dépendait administrativement Clémont.

C’est par le biais d’une sous-location que dès 1743, que les anabaptistes revinrent exploiter les terres de Clémont, sans toutefois avoir l’autorisation d’y résider.

A la veille de la Révolution, la même chose se produisit avec Hans et Peter Graber (de Belchamp), métayers sur Clémont du sieur Berdot de Couthenans...

Après 1789, la famille Graber put enfin s’installer et développa son propre élevage.

Joseph Graber naît à Couthenans en 1840. Il voyage beaucoup, excelle dans la sélection des races bovines et réalise des croisements avec les races Chimental et Schmirtz (de Suisse).

Il aboutit en 1870 à une "belle" race ; elle aurait pu s’appeler la race de Belfort, mais les événements de l’époque en auraient fait une race allemande !

Il présente en 1889 une vache qui sera reconnue, bien aidé en cela par Jules Viette, enfant du Pays, et alors ministre de l’agriculture.

Voir en ligne : La Maison de la Vache Qui Rit