Le Châtelard, les Gorges du Doubs (25) Du Saut du Doubs au barrage du Châtelot, via le Châtelard

, par  Eustache

Voici une randonnée facile et en boucle dans les gorges du Doubs, entre le célèbre Saut et le barrage du Châtelot, en passant par le Mont Châtelard qui domine le bassin artificiel.

Départ du parking du Saut du Doubs , au lieu-dit "Les Vions" (Commune de Villers-le-Lac).

Le circuit emprunte des sentiers bien balisés (double trait jaune/bleu et GR5 sur les rives de la retenue) et aux indications claires.
Il peut bien sûr se réaliser dans le sens inverse, selon la saison ou l’envie...

Distance estimée : 11,5 km
Dénivelé cumulé montant : 490 m
Temps estimé : 4 à 5 h
Numéro carte IGN Randonnée : 3524OT - 1:25000

Itinéraire
Profil

La Montée au Châtelard

Chemin forestier

Au départ des Vions (alt.785m), emprunter le tronçon de sentier commun au saut du Doubs et au Châtelard. L’accès à ce dernier est proposé soit par Moron (2h15), soit en accès direct (1h05).
C’est donc dès la prochaine bifurcation que l’on suivra l’itinéraire direct, en continuant un bout de chemin sur la route avant de prendre le chemin forestier de l’épingle suivante...
Encore un peu de descente avant de remonter au niveau d’un sentier en balcon.

Vue sur le Saut du Doubs

_ La rumeur d’une chute d’eau occupe l’espace, et bientôt un point de vue nous laisse en entrevoir la source... ou plutôt le saut : le Doubs, gonflé par les dernières pluies, se jette d’une belle force dans sa vasque bouillonnante...
Le sentier reprend son cours sur le flanc de la côte. Après un contour, le silence reprend soudainement ses aises... La sente devient pente et s’élève assez rapidement vers les pâtures « des Jeantey ». De puissantes effluves animales nous laissent penser que l’on passe à proximité d’un gîte... renard, chevreuil, chamois ?

Arrivée sur le Châtelard

_ Quelques centaines de mètres seulement à l’horizontale et en lisière... A nouveau sous le couvert, le chemin rejoint une piste forestière que l’on quitte rapidement pour le dernier effort à l’assaut du Châtelard.
Au point haut de notre randonnée, le belvédère nous fait plonger dans le Creux de Moron, haute falaise en arc de cercle, fermé en aval par les rochers du Châtelot, et en amont par ceux d’Entreroche. Un peu plus loin, vers l’ouest, on devine le lit supérieur qui précède le saut du Doubs, et les méandres du lac naturel de Chaillexon où, au détour d’un promontoire, s’éclipse une vedette touristique...

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Le Barrage du Châtelot

Le Creux de Moron depuis le Châtelard

Un chemin de crête boisée fait suite au point culminant, et redescend tranquillement vers une aire de débardage où la nature n’a pas encore eu le temps de reprendre ses droits... d’autant que la route forestière d’accès a été bétonnée dans sa partie la plus raide.
S’en suit une longue descente au flanc du Châtelard. Au premier carrefour, il faut continuer la descente, à gauche à angle obtus. A l’arrivée à celui du Moron, un choix s’impose : retour direct sur le saut du Doubs, ou aller/retour sur le barrage du Châtelot...

La retenue du Châtelot

_ A mon sens, ce serait dommage de rentrer tout de suite... alors suivez-moi donc jusqu’au pied de ce monument !
Le sentier longe tranquillement la rive gauche du basin de retenue. Au bout d’un petit quart d’heure, une éclatante blancheur accroche le regard : ce sont les rochers de la cluse du Châtelot que la rivière a érodés il y a bien longtemps déjà, pour s’y faufiler... Et c’est à cette cluse qu’il y a une soixantaine d’années, les hommes ont eu l’idée d’édifier un barrage...
Le voilà, justement : ce sont les basses eaux : sa crête émerge d’au moins deux mètres au-dessus du plan d’eau. Calme.
Étrange de penser que derrière...

Le barrage du Châtelot

_ Passons la cluse donc, et descendons de quelques lacets et jusqu’au point bas du sentier, en suivant le balisage 33. Là en bas, on ne peut rester indifférent devant la haute muraille sombre.
Admiration, oppression... Derrière ce mur de béton haut de 74 mètres et de (seulement) 7 mètres d’épaisseur à sa base et 2 à son couronnement, 20 millions de m3 d’eau nous dominent !

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Dans le creux de Moron

Dans le Creux de Moron

Après quelques instants de contemplation ou de méditation, il est temps de revenir sur nos pas : après la bifurcation d’où nous avons opté pour cette visite, on rejoint Moron. Lieu-dit qui rappelle qu’avant le barrage, il y avait là un hameau du Pissoux, une cinquantaine de mètres plus bas que la surface du calme miroir, au bord de la rivière libre et cascadante qu’était le Doubs... C’est aujourd’hui le « village des pêcheurs ».
Le sentier va désormais suivre sagement la rive gauche du bassin, le dominant d’une dizaine de mètres. La falaise du Creux de Moron s’y reflète, et l’on y devine, en face et au même niveau que nous, le tracé du sentier pédestre helvète.
Une grotte affleure au-dessus de l’eau, mais au vu de la bande sombre qui marque sur deux mètres le bas des rochers, son entrée doit être noyée quand le réservoir est plein.
Une barque et son pêcheur, immobiles, attendent patiemment l’une des rares prises de la journée...

En amont de la cluse d’Entreroche

_ Le cirque rocheux s’abaisse, en amont, et semble tout à coup plonger dans ce reflet qu’il transperce d’une pointe rocheuse... C’est la cluse d’Entreroche : un anticlinal dressé qui ferme l’aval de la gorge de Moron. Un chemin et une porte y ont été taillés. Au bord du chemin, la dalle lisse glisse abruptement dans l’eau.

Le rocher de l’écho d’Entreroche

_ Une centaine de mètres après ce passage, on traverse le lit d’un torrent temporaire. Là, ce serait dommage de ne pas faire une halte acoustique et ludique : le rocher triangulaire de la cluse, merveilleux mur de théâtre antique, renvoie en écho jusqu’au moindre chuchotement... Essayez donc : joyeux intermède garanti !

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Le Saut du Doubs

Le Saut du Doubs (belvérère supérieur)

Quelques hectomètres encore, et la rumeur du Saut enfle à nouveau. L’effort de la grimpette vers le belvédère supérieur sera largement récompensé par le spectacle offert. On renoue à cette occasion avec le bain de foule (et tout ce qui va avec, tranchant brutalement avec la quiétude de la randonnée).

La chute du doubs (belvédère inférieur)

_ Petit crochet par le belvédère inférieur, juste là où la rivière tombe de son lit... les 27 mètres de chute justifiant le grognement de la réception !
(Le Saut du Doubs est le rebord d’un barrage naturel créé par un éboulement il y a environ 12000 ans)
Une demi-heure (ou un peu plus, selon les pauses effectuées aux différents kiosques touristiques) et 150 m de dénivellation positive plus tard, la boucle est bouclée : nous voici sur le parking...

Randonnée effectuée le : 26 octobre 2008