Le Doubs

Vous souvient-t’il, disait à sa bergère

Un troubadour amoureux et jaloux,

Vous souvient-t’il de la barque légère

Qui emportait nos amours sur le Doubs.


L’azur des cieux l’éclat de la lumière

En vous voyant n’ont pu flatter mes goûts,

Et j’appelais la nuit et le mystère

Sur ce bateau qui descendait le Doubs.


L’onde, il est vrai, reflétant votre image,

Doublait pour moi les charmes les plus doux

Je bénissais le fortuné rivage

Et le vallon que caresse le Doubs.


Pourquoi toujours dans la même nacelle

Ne pas pouvoir naviguer avec vous ?

L’eau bat la rive et mon cœur bat comme elle

Je suis hélas, moins heureux que le Doubs.


Ah ! quelque jour, malgré l’onde en furie,

J’espère encore embrasser vos genoux.

Que l’onde est bien l’image de la vie,

Qui passe et fuit comme fait l’eau du Doubs.


Oui, tout s’écoule, et jusqu’à l’existence

Tout doit finir, parents, amis, époux.

En attendant, répétez ma romance

Toutes les fois que vous verrez le Doubs.